Alberto Zedda
Alberto Zedda
Opera Ballet Vlaanderen

Gala Rossini - Hommage à Alberto Zedda

Rossini
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Certains des plus grands belcantistes rendent hommage au chef italien qui a redonné ses lettres de noblesse à Rossini et apparaissait comme l'un de ses meilleurs interprètes.

Distribution

Sopranos
Salome Jicia
Sopranos
Carmen Romeu
Mezzo-sopranos
Cecilia Molinari
Mezzo-sopranos
Teresa Iervolino
Ténor
Enea Scala
Ténor
Maxim Mironov
Barytons
Nicola Alaimo
Basse
Carlo Lepore
Basse
Michele Pertusi
Chœurs
Opera Vlaanderen
Orchestre
Symphony Orchestra Opera Vlaanderen
...
Musique
Gioachino Rossini
Direction musicale
Donato Renzetti
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Vidéo

Extrait

En vain il veut nous fuir

Certains des plus grands belcantistes rendent hommage au chef italien qui a redonné ses lettres de noblesse à Rossini et apparaissait comme l'un de ses meilleurs interprètes.

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Extrait

Dunque io son (Rossini Gala)

Certains des plus grands belcantistes rendent hommage au chef italien qui a redonné ses lettres de noblesse à Rossini et apparaissait comme l'un de ses meilleurs interprètes. Avec Cecilia Molinari dans le rôle de Rosina, aux côtés de Nicola Alaimo (Figaro).

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L'histoire

Programme

Gioachino Rossini (1792-1868)

IL BARBIERE DI SIVIGLIA

Ouverture

Cavatine Largo al factotum (Figaro), Nicola Alaimo

Récitatif Oh cielo ! & Duo All'idea di quel metallo portentoso (Gigaro, Comte Almaviva), Nicola Alaimo, Maxim Mironov

Aria La calunnia è un venticello (Basilio), Michele Pertusi

Récitatif Ma bravi ! & Duo Dunque io son (Rosina & Figaro), Cecilia Molinari, Nicola Alaimo

Quintette Don Basilio!  (Rosina, Conte Almaviva, Figaro, Bartolo, Don Basilio), Cecilia Molinari, Nicola Alaimo, Maxim Mironov, Carlo Lepore, Michele Pertusi

TANCREDI

Récitatif Oh patria ! & Cavatine Di tanti palpiti (Tancredi), Marianna Pizzolato

Récitatif Che feci & Duo L'aura che intorno spiri (Tancredi & Amenaide), Marianna Pizzolato, Mariella Devia

Scène & Cavatine Di mia vita infelice (Amenaide), Mariella Devia

IL VIAGGIO A REIMS

Récitatif A perche la connobi? & Aria Invan strappar del core (Lord Sidney, Koor), Choeur Opera Vlaanderen

Récitatif Bravo il signor Ganimede & Aria Medaglie incomparabili (Don Profondo), Carlo Lepore

GUILLAUME TELL

Ouverture

Récitatif Ils s'éloignent enfin & Romance Sombre forêt (Mathilde), Carmen Romeu

Aria Sois immobile (Guillaume Tell), Nicola Alaimo

Récitatif Ne m'abandonne point & Aria Asile héréditaire (Arnold), cabalette & choeur, Gregory Kunde, Choeur Opera Vlaanderen

Final En vain il veut nous fuir, Tutti

PETITE MESSE SOLENNELLE

Agnus Dei, Marianna Pizzolato, Choeur Opera Vlaanderen

En profondeur

La seconde jeunesse de Rossini 

La rencontre de deux maestros

Durant sa très courte carrière, Gioachino Rossini (1792-1868) était, au début du 19e siècle, responsable de l’une des innovations stylistiques les plus radicales dans l’opéra italien. Il avait à peine 37 ans lorsqu’il a composé son dernier opéra, Guillaume Tell (1829). Il a travaillé à une approche de l’écriture d’opéra qui a donné une forme musicalo-dramatique aux bouleversements sociétaux, sociaux et géopolitiques de son époque dans un style enraciné dans la tradition de l’opéra du 18e siècle. Même si l’homme, tout comme le compositeur, était entièrement apolitique. Les mouvements sociétaux dans lequel il s’est trouvé et auxquels il a donné une forme musicale elle-même pleine d’interminables mouvements sonores ne doivent pas être sous-estimés. En effet, Rossini est né trois ans après l’un des bouleversements politiques et sociaux de l’Europe du 18e siècle les plus aboutis : la Révolution Française. Sur une période d’à peine 36 ans, la France, qui allait devenir sa deuxième maison, a vécu la fin d’un « millénaire de vieille monarchie » avec la mort sur l’échafaud du dernier monarque, qui jadis dirigeait le pays avec omnipotence « par la grâce de Dieu ». S’ensuivit l’apparition sur la scène politique d’un officier de l’armée corse qui s’est le premier couronné empereur de France. Il a dirigé presque tout le continent européen, a été battu deux fois, bien que quelques années après son triomphe, des troupes étrangères ont marché sur la capitale française pour la première fois en 400 ans. En 1812, année de la percée majeure de Rossini, avec 5 premières représentées à la suite, la carte géopolitique de l’Europe est redessinée au congrès de Vienne. Ce n’est pas une surprise si ces bouleversements, qui ont démontré l’instabilité des structures à la fois anciennes et nouvelles, ont apporté avec elles une nouvelle sorte d’expérience de l’histoire. En homme de son temps, Rossini était sensible à ces bouleversements et a cherché un langage musical dans lequel il pourrait donner forme à ces sensibilités. Il devait continuer à travers sa carrière à faire coïncider ses opéras avec le monde qui l’entourait, avec ses structures instables et une hypersensibilité aux nouveaux phénomènes. Pendant sa courte carrière, il est un compositeur acclamé qui a vu ses œuvres jouées sur toutes les scènes européennes importantes. Après sa mort, la popularité de son œuvre a décliné et c’est seulement Il barbiere di Siviglia, un coup de force sur le plan international, qui est resté à l’affiche à travers le monde entier.

Ce fut seulement après la Deuxième guerre mondiale que l’attention s’est à nouveau portée sur les opéras sérieux totalement oubliés de ce maître de Pesaro. Ce fut des personnes telles qu’Alberto Zedda (1928-2017) qui, avec leurs efforts sans limites et leur enthousiasme, ont à nouveau montré les différentes facettes et la nature innovante de l’œuvre de Rossini. Comme l’indique Reto Müller, c’est grâce à ses capacités multiples et variées que Zedda devint l’une des références mondiales sur Rossini. Tout a commencé lorsque le jeune chef Alberto Zedda remit en question la partition héritée du Barbiere après qu’il y a trouvé plusieurs anomalies ; ce fut Zedda, le musicologue, qui se plongea dans les archives et élaboré une nouvelle édition critique de l’œuvre basée sur la redécouverte de manuscrits originaux. C’est lui qui fut capable de convaincre le jeune chef Claudio Abbado, déjà célèbre à l’époque, de diriger sa version critique de l’œuvre et de donner ainsi un nouveau souffle à l’œuvre de Rossini au milieu du 20e siècle. Depuis lors, Alberto Zedda a travaillé infatigablement à la redécouverte de plusieurs joyaux oubliés de Rossini. Au cours de sa carrière, ses questions incessantes sur l’œuvre du maestro lui ont non seulement conféré une autorité en tant que chef d’orchestre, spécialiste et éditeur de Rossini, mais aussi signifiaient qu’il avait développé une vision personnelle de la nature spécifique du style de Rossini (à propos du chant). Il fut un mentor pour une génération d’interprètes de Rossini à qui il a donné un terrain de jeu avec son Rossini Opera Festival à Pesaro. La carrière d’Alberto Zedda était une superposition constante de ces différentes disciplines.

En 2014, à l’occasion de la production d’Otello à l’Opera Vlaanderen, il dit ceci à propos du style d’écriture unique de Rossini et son interprétation : « Lorsque vous ouvrez une partition de Rossini, c’est exactement comme si vous aviez déjà vu sa musique. Mais lorsque vous regardez dans le détail, il s’avère qu’il y a une plus grande différence entre Tancredi et Semiramide qu’entre La traviata et Otello de Verdi. L’aspect vocal est presque le même, mais la différence réside dans le rythme. Le rythme de Rossini est l’équivalent d’une énergie créative, d’une fantaisie et d’une locomotion. Dans son œuvre, le cœur de la mélodie réside dans le rythme. Il y a une sorte de verismo mélodique (verismo melodico). Un rythme qui soutient et donne vie et sens à ce qui se passe sur la scène. L’interprétation de la ligne vocale est donnée par les interprètes. Dans les compositions de Rossini, on peut facilement rire ou pleurer avec les mêmes notes. C’est l’interprète qui détermine le contenu et le sens de la musique, pas le compositeur. Une sorte d’électricité sensuelle doit surgir entre la musique et ses interprètes. »

Gioachino Rossini et Alberto Zedda étaient deux maestros italiens qui sont restés liés à travers les années. Le dernier a donné à l’ancien une seconde jeunesse. Le maestro Zedda n’était pas un adepte de concerts avec arias, mais un concert présentant la carrière magistrale de ce compositeur sur la base de ses œuvres préférées aurait définitivement reçu son approbation.

Anne-Mie Lobbestael