Acte I
En l’an 2816, les membres d’une expédition conduite par le scientifique Walton découvrent une étrange créature prisonnière de la glace. Tandis que l’on procède à sa réanimation, Walton l’ausculte et s’interroge sur la possibilité de pénétrer sa mémoire et de matérialiser ses souvenirs. La Créature reprend vie et bredouille. Son balbutiement la ramène à la fin des années 1810, chez Victor Frankenstein, qui a façonné cette Créature repoussante et lui a donné vie. Victor est appelé par Elizabeth, sa bien-aimée, et la rejoint. Ensemble, ils jurent de s’aimer éternellement, tandis que la Créature, cachée, les observe.
Des villageois découvrent l’existence de l’hideuse Créature et en sont terrorisés. Ils l’attaquent et la chassent, sans que Victor et Elizabeth s’en aperçoivent. La Créature erre dans la nature. Elle goûte à une forme de liberté et s’instruit par ses observations. Elle étudie tout particulièrement un vieillard aveugle et sa famille, qu’elle épie à distance, et grâce à qui elle apprend à penser et parler. L’ Aveugle fait la connaissance de la Créature. Il ne la voit pas mais apprécie sa compagnie. Il lui déclare que les êtres sont naturellement bons et qu’il convient de canaliser sa propre violence et bestialité pour s’élever au rang d’homme. Félix, le fils de l’Aveugle, fait alors irruption et, en pensant défendre son père, attaque violemment la Créature, qui prend la fuite.
William, le frère cadet de Victor Frankenstein, joue en pleine nature avec Justine, une domestique de la famille. La Créature les épie. Justine perd l’enfant de vue. William se retrouve alors face à la Créature et à sa propre mort. Au tribunal, Justine est accusée du meurtre de William sous les insultes de la foule rassemblée. Elizabeth prend sa défense, mais des preuves accablent Justine, en particulier le collier que portait William, et qui a été retrouvé sur elle. Victor, à qui la Créature confesse être responsable de la mort de William, garde le silence pendant le procès. Justine est condamnée à mort.
Acte II
2816 : les scientifiques assemblés autour de la Créature souhaitent suspendre leur exploration des souvenirs du monstre. Mais Walton insiste pour continuer l’expérience : ces histoires passées éclairent leur présent, et peut-être cette Créature privée d’amour, en revivant ses traumatismes, sera-t-elle à même de trouver la paix. Retour dans la mémoire de la Créature. Celle-ci a séquestré Frankenstein dans la grotte d’un glacier. Elle se défend auprès de lui : sa cruauté n’est que la conséquence de la souffrance qu’on lui a infligée. Elle renvoie Victor, son créateur, à la responsabilité qu’il a vis-à-vis d’elle, notamment en lui réclamant un alter ego avec qui partager sa vie.
Elizabeth écrit une lettre à Victor, dans laquelle elle se languit de lui et fait part de son incompréhension devant le mutisme de son fiancé. Henry Clerval cherche à faire sortir Victor, son ami, de son laboratoire. Il tombe cependant nez à nez avec la Créature, qui l’inquiète, avant d’apercevoir Victor affairé à la création d’une femme pour le monstre. Victor se ravise cependant et détruit l’oeuvre en cours. La Créature prend alors Henry en otage pour faire chanter Victor : si ce dernier ne poursuit pas le travail entrepris, son ami périra. Face au refus de Frankenstein, la Créature tranche la gorge d’Henry et menace de s’en prendre à Elizabeth.
La Créature dialogue avec Walton. « Mon coeur était fait pour ressentir l’amour et la sympathie ; mais la souffrance l’a détourné vers le vice et la haine », dit-elle. Walton l’encourage à pardonner à Victor son arrogance, et à favoriser ainsi un autre avenir, libéré du ressassement des violences passées. Sur son lit de noces, Elizabeth entend un chant lugubre qui l’effraie : c’est la Créature qui approche. En voyant la Créature, Elizabeth comprend qu’elle est ce que Victor lui cachait. Elle ne la repousse pas et, sachant qu’elles sont toutes deux condamnées, lui témoigne de l’affection. La Créature s’en prend à Elizabeth et la tue, avant de fondre en pleurs. Victor découvre le corps sans vie d’Elizabeth. Il sait que la Créature est l’auteur du meurtre. Il maudit cette création qui devait l’élever au-dessus des hommes mais qui l’a précipité plus bas que terre.
Final
La Créature plaint Frankenstein, qu’elle reconnaissait malgré tout comme son père. Walton assure à la Créature que tous ses souvenirs ont façonné son identité, et qu’elle est par conséquent proprement humaine. Mais la Créature, exerçant ainsi pleinement son libre arbitre, refuse la compagnie des scientifiques et décide de s’immoler.