La traviata
La traviata
Teatro Real

La traviata

Verdi
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Le temps presse pour Violetta. Sa maladie est implacable, tout comme ses sentiments pour son jeune admirateur. Alors que son passé de courtisane parisienne la rattrape, la famille provinciale du jeune homme est déterminée à mettre fin à leur scandaleuse liaison.

La traviata de Verdi est sans aucun doute l’une des histoires les plus émouvantes du genre lyrique. La version semi-scénique du Teatro Real, enregistrée en juillet, est l’une des premières productions à avoir été présentée dans le monde entier après le lockdown. Ce projet ambitieux intègre la réalité dans son concept de mise en scène et bénéficie d’une spectaculaire distribution menée par Marina Rebeka, Michael Fabiano et Artur Ruciński.

Distribution

Violetta Valéry
Marina Rebeka
Flora Bervoix
Sandra Ferrández
Annina
Marifé Nogales
Alfredo Germont
Michael Fabiano
Giorgio Germont
Artur Rucinski
Gastone de Létonières
Albert Casals
Barone Douphol
Isaac Galán
Marchese d'Obigny
Tomeu Bibiloni
Dottore Grenvil
Stefano Palatchi
Giuseppe, Violetta's servant
Emmanuel Faraldov
Un messager
Elier Muñoz
Flora's servant
Carlos García
...
Musique
Giuseppe Verdi
Direction musicale
Nicola Luisotti
Mise en scène
Leo Castaldi
Lumières
Carlos Torrijos
Texte
Francesco Maria Piave
Chef des Chœurs
Andrés Máspero
...

Vidéo

Teaser

TEASER | La traviata

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Trailer

TRAILER | LA TRAVIATA Verdi – Teatro Real Madrid

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Extrait

Follie ! Follie ! / Sempre libera

Les invités ont à présent quitté la soirée, laissant Violetta seule avec ses pensées dans son grand salon parisien. La courtisane est chamboulée par la déclaration d’amour d’Alfredo. Peut-elle envisager un amour véritable, loin des « folies stériles » de sa vie ? « Sempre libera » (« Toujours libre ») vient conclure le premier acte de La traviata.

Marina Rebeka interprète Violetta dans cette version semi-scénique du chef-d’œuvre de Verdi. Enregistrée en juillet 2020 au Teatro Real, cette production est l’une des premières à avoir été présentée dans le monde entier après le confinement.

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En coulisses

Nicola Luisotti(Chef d'orchestre)

« La traviata est un miracle de 150 ans et pourtant, malgré son âge, elle est toujours une petite fille. » Le chef d'orchestre Nicola Luisotti réfléchit à la production de La traviata du Teatro Real, qui marque son retour sur scène après le confinement du printemps. Pour Luisotti, l'opéra raconte l'histoire intemporelle de deux jeunes personnes séparées par une distance. Si cette distance était sociale à l'origine, notre situation actuelle de distance physique transmet un sentiment similaire.

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L'histoire

Acte I

Dans son salon, la courtisane Violetta Valéry accueille entre autres Flora Bervoix, Le Marquis d'Obigny, Le Baron Douphol, ainsi que Gastone qui lui présente un nouvel admirateur, Alfredo Germont. Ce dernier, confessant que Violetta lui avait déjà plu de loin, porte un toast à sa demande et elle le rejoint alors qu’il rend hommage au plaisir. Alors que ses invités entrent dans la salle de bal, Violetta, se sentant soudain faible, reste derrière. Alfredo, inquiet pour elle, la rejoint et lui déclare ardemment son amour. Dans un premier temps, Violetta proteste et lui explique que l'amour ne signifie rien pour elle, mais la sincérité d'Alfredo la touche, et elle lui donne un camélia, son symbole, lui promettant qu'il pourrait revenir la voir quand la fleur aura fané. Après le départ de ses invités, Violetta se demande si Alfredo pourrait être l'homme qui lui permettrait de réaliser son rêve d'amour. Alors qu'elle réfléchit à son besoin de liberté, la voix d'Alfredo se fait entendre à l'extérieur, plaidant en faveur de la romance.

Acte II

Quelques mois plus tard, dans une maison loin de la ville, où il vit maintenant avec Violetta, Alfredo médite sur son bonheur. Lorsque la femme de chambre, Annina, révèle que Violetta a vendu ses bijoux pour payer leurs dépenses, Alfredo part en ville pour régler leurs affaires. Violetta qui cherche Alfredo,  trouve une invitation de Flora à une fête ce soir-là. Elle la met de côté, n'ayant aucune envie de reprendre sa vie d'avant. Le père d'Alfredo surprend Violetta et exige d’elle qu’elle renonce à son fils ; le scandale de la liaison d'Alfredo menace les fiançailles de sa sœur. Violetta refuse d'abord, mais lorsque Germont suggère que le charme fugace de la jeunesse est son seul attrait pour Alfredo, elle accepte de faire le sacrifice. Après le départ de Germont, Violetta envoie un message acceptant l'invitation de Flora, puis commence une note d'adieu à Alfredo. Il entre soudainement ; cachant le mot, elle réaffirme en larmes son amour pour lui avant de s'enfuir en courant. Très vite, une messagère apporte sa lettre à Alfredo. Germont revient consoler son fils désespéré avec des souvenirs de leur vie familiale antérieure. Mais Alfredo, voyant l'invitation de Flora, conclut que Violetta l'a abandonné pour un autre amant et décide de l'affronter.

Lors de sa soirée, Flora apprend du marquis que Violetta et Alfredo se sont séparés. L'étage est dégagé pour les invités et les danseurs, déguisés en toreros, chantent le chant d’amour timide d’un matador. Alfredo arrive bientôt, faisant des commentaires amers sur l'amour et le jeu imprudent. Violetta, nerveuse et pâle, entre au bras de son vieil admirateur, le baron Douphol, qui perd une petite fortune au profit d'Alfredo. Lorsque les invités se dirigent vers une salle voisine pour le souper, Violetta intercepte Alfredo, l'implorant de partir avant qu'il ne s'énerve davantage contre le baron. Comprenant mal son appréhension, il exige qu'elle admette qu'elle aime Douphol. Liée par sa promesse à Germont, elle fait semblant de l'être. Fou de jalousie, Alfredo prend les autres invités à témoin, puis dénonce Violetta et jette ses gains à ses pieds. Alors que les invités lui reprochent son comportement et que Douphol le provoque en duel, Germont entre et réprimande son fils, qui est atteint de remords.

Acte III

Violetta, atteinte de tuberculose, se meurt. Le Dr. Grenville explique à Annina que sa maîtresse n'a plus longtemps à vivre. À son réveil, Violetta relit une lettre de Germont, lui révélant que le baron a simplement été blessé lors du duel avec Alfredo, qui a appris son sacrifice et est en route pour lui demander pardon. Sentant qu'il est trop tard, Violetta dit adieu à son passé. Les fêtards passent à l'extérieur lorsqu'Alfredo arrive. Les amants se réjouissent à l'idée de quitter la ville pour toujours. Germont arrive, accompagné du médecin, juste avant que Violetta ne soit saisie d'une dernière résurgence de force. Alors qu'elle s'écrie qu'elle sent la vie revenir, elle tombe, morte.

En profondeur

5 clés pour aborder La traviata

1° Le toast de Paris

Marie Duplessis est née Alphonsine Rose Plessis en 1824 en Normandie. Elle s'installe à Paris à l'âge de 15 ans et trouve du travail dans un magasin de vêtements, mais se rend vite compte que les hommes influents et riches la trouvent attirante et charmante. Elle devient courtisane et ajoute la fausse particule 'Du' à son nom. Sachant lire et écrire, elle acquiert une réputation d'amante intelligente, discrète et pleine d'esprit. Marie Duplessis est décédée de tuberculose à l'âge de 23 ans et ses funérailles au cimetière Montmartre à Paris ont réuni des centaines de personnes.

2° Rouge et blanc

L'un des nombreux amants de Duplessis était Alexandre Dumas fils. Fils d'Alexandre Dumas père - auteur entre autres des Trois Mousquetaires - Dumas fils a le même âge que Duplessis et aspire à l’écriture lorsqu'il rencontre la célèbre courtisane à Paris en 1844. Leur brève relation l'inspire à écrire La Dame aux Camélias, qui paraît moins d'un an après la mort de Duplessis. Le roman semi-autobiographique raconte la tragique histoire d'amour entre Marguerite Gautier, une semi-mondaine souffrant de tuberculose, et Armand Duval, un jeune bourgeois. Marguerite est surnommée « la dame aux camélias » parce qu'elle porte un camélia rouge lorsqu’elle indisposée et un blanc lorsqu'elle est disponible pour ses amants.

3° Une visite au théâtre

La situation familiale de Giuseppe Verdi était similaire à celle de Duval. Sa compagne était la soprano Giuseppina Strepponi, mère d'au moins quatre enfants illégitimes. La relation non formalisée du couple a scandalisé les parents et les voisins de Verdi dans sa ville natale de Busseto. À l'hiver 1851-1852, le couple décide de se rendre à Paris. Ils y assistent à une représentation de La Dame aux Camélias, que Dumas a adapté pour la scène. Verdi sait que la pièce serait le sujet idéal pour un opéra et commence immédiatement à composer de la musique pour ce qui allait devenir La traviata.

4° Des débuts difficiles et un succès durable

Verdi engage Francesco Maria Piave pour écrire le nouveau livret et envoie le synopsis au Teatro La Fenice à Venise sous le titre provisoire de Amore e morte. Il s'inquiète des censeurs de la ville. Si La Dame aux Camélias connaît un énorme succès, ses thèmes restent scandaleux pour l'époque. En raison de son sujet risqué, Verdi est informé que sa nouvelle œuvre ne peut être jouée en tenue vestimentaire moderne et doit se dérouler deux siècles plus tôt.

Inévitablement, la première de l'opéra se transforme en scandale, la production devient un incontournable. D'autres maisons d'opéra à travers l'Europe s'emparent rapidement de la pièce. La traviata permet de mettre en lumière l'hypocrisie, la misogynie et la politique sexuelle au sein de la société de l’époque. Les censeurs et les critiques condamnent le fait que Violetta soit traitée avec pitié plutôt qu'avec mépris, mais sa tragique histoire et sa musique inoubliable font de La traviata un véritable succès. Il est aujourd'hui l'opéra le plus joué dans le monde et l'une des pierres angulaires du répertoire de l'opéra.

5° Résonances contemporaines

Avec cette histoire à l'esprit, il n'est pas surprenant que le Teatro Real fasse sa réouverture avec La traviata, l'une des premières représentations mondiales après le lockdown. En assemblant quatre impressionnants casting alternés, une série de représentations nocturnes d’un mois a commencé dans le respect des règles sanitaires. La soprano lettonne Marina Rebeka n’a pas hésité à interpréter Violetta lors de la soirée d’ouverture. Après des mois d’inactivité, « rien n’est aussi beau et satisfaisant que de chanter La traviata sur scène devant un public. »

Etant donné que l'opéra traite d'une maladie contagieuse, les comparaisons avec le présent sont faciles à percevoir dans la mise en scène soignée de Leo Castaldi, malgré les costumes et les accessoires, qui rappellent le milieu du XXe siècle. « La mort au troisième acte est bien plus intense, car la maladie présente les mêmes symptômes que la COVID-19, tels que la suffocation, la douleur, l’agonie, la fièvre. Tout cela doit être présent et réel », explique Rebeka. Avec l’obligation de se tenir à 2 mètres de distance les uns des autres, les interprètes ont dû recourir à différentes méthodes pour exprimer leurs sentiments au public. Pour Michael Fabiano, qui joue Alfredo, la distanciation sociale ajoute un pathos à la mise en scène. D’ordinaire, il devrait se précipiter vers son amante. Ici, lorsqu’il finit par voir Violetta, celle-ci « lève les mains pour le garder à distance. C’est déchirant. »