Don Giovanni (Alessio Arduini) & Leoporello (Vito Priante) - photo Yasuko Kageyama/TOR.
Don Giovanni (Alessio Arduini) & Leoporello (Vito Priante) - photo Yasuko Kageyama/TOR.
Teatro dell’Opera di Roma

Don Giovanni

Mozart
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Un noble coureur de jupons vit sans se soucier des conséquences de ses actes. Mais lorsque l'une de ses conquêtes aboutit à un meurtre, il prend la fuite, poursuivi par des amants délaissés et mécontents, des fiancées et une force émanant de l'au-delà.

Après sa récente et spectaculaire production de Paria, le célèbre réalisateur britannique Graham Vick fait son retour sur OperaVision avec ce nouveau Don Giovanni de Rome. Le baryton italien Alessio Arduini incarne l’infâme Don Giovanni aux côtés de la soprano géorgienne Salomé Jicia, lauréate du Concours international de chant Moniuszko, dans le rôle de Donna Elvira. Cette représentation s'inscrit dans le cadre des événements d'OperaVision pour célébrer le premier World Opera Day le 25 octobre 2019.

Distribution

Don Giovanni
Alessio Arduini
Leporello
Vito Priante
Masetto
Emanuele Cordaro
Il Commendatore
Antonio Di Matteo
Don Ottavio
Juan Francisco Gatell
Donna Anna
Maria Grazia Schiavo
Donna Elvira
Salome Jicia
Zerlina
Marianne Croux
...
Musique
Wolfgang Amadeus Mozart
Direction musicale
Jérémie Rhorer
Mise en scène
Graham Vick
Décors
Samal Blak
Lumières
Giuseppe di Iorio
Costumes
Anna Bonomelli
Texte
Lorenzo da Ponte
Chef des Chœurs
Roberto Gabbiani
...

Vidéo

Synopsis

J'te résume Don Giovanni

Mia Mandineau, une jeune Française étudiante en chant lyrique, décomplexifie les opéras sur sa chaîne YouTube, L'opéra et ses zouz. OperaVision s'est associé à la youtubeuse pour vous proposer des résumés hors du commun de plusieurs opéras diffusés sur notre plateforme, sur fond d'humour, de dessins et de références à l'actualité. Qu'a-t-elle à dire à propos de Don Giovanni ? Découvrez-le vite !

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Extrait

Madamina, il catalogo è questo / Fin ch’han dal vino calda la testa

L'opéra rencontre la ville et la ville rencontre l’opéra. Dans les Pop-Up opéras de l’Opéra-Comique de Berlin, une sélection de scènes issues du répertoire de la compagnie sont interprétées dans des zones urbaines de la capitale allemande, offrant ainsi à ses habitants la possibilité de vivre de près ces mémorables thèmes musicaux. À ce jour, plus de 350 000 personnes ont pu assister à ces représentations.

Dans cette vidéo tournée à la Marheineke Markthalle, à Kreuzberg, Philipp Meierhöfer chante l’Air du catalogue de Leporello intitulé « Madamina, il catalogo è questo » tandis que Günter Papendell interprète l’Air du champagne « Fin ch'han dal vino calda la testa » de Don Giovanni du dramma giocoso de Wolfgang Amadeus Mozart Don Giovanni. Ils sont accompagnés de Deniz Tahberer et Pauline Reguig au violon, d'Arnulf Ballhorn à la contrebasse et de Juri Tarasenok à l'accordéon bayan.

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Extrait

Ah! chi mi dice mai

Acte I. Donna Elvira (Salome Jicia), trahie par Don Giovanni, se promet de le récupérer ou de le tuer. Dirigé par Jérémie Rhorer et mis en scène par Graham Vick.

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Extrait

Giovinette che fate all’amore!

Acte I. Masetto (Emanuele Cordaro) et Zerlina (Marianne Croux) sont sur le point de célébrer leur mariage. Accompagnés d'une chorale de villageoises et de villageois qui jouent, dansent et chantent, ils expriment toute leur joie de vivre et d'aimer, invitant leurs pairs à saisir l'instant présent. Dirigé par Jérémie Rhorer et mis en scène par Graham Vick.

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En coulisses

Introduction à Don Giovanni

Après sa récente et spectaculaire production de Paria, le célèbre réalisateur britannique Graham Vick fait son retour sur OperaVision avec ce nouveau Don Giovanni de Rome. Le baryton italien Alessio Arduini incarne l’infâme Don Giovanni aux côtés de la soprano géorgienne Salomé Jicia, lauréate du Concours international de chant Moniuszko, dans le rôle de Donna Elvira. Cette représentation s'inscrit dans le cadre des événements d'OperaVision pour célébrer le premier World Opera Day le 25 octobre 2019.

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L'histoire

Acte I

Don Giovanni, un noble espagnol, est connu dans toute l'Europe pour être un séducteur de femmes; Leporello, son serviteur, l'aide à contrecœur en faisant le guet. Alors que Don Giovanni tente de quitter la maison de Donna Anna, sa dernière conquête; il tue le père d'Anna, le Commendatore, qui essaye de le retenir. Anna raconte à son fiancé, Don Ottavio, qu'elle a été violée par un homme inconnu et ils jurent de se venger du meurtrier.

Leporello tente de persuader son maître de changer. Il est interrompu par Donna Elvira, une ancienne maîtresse de Giovanni, partie à sa recherche. Giovanni laisse à Leporello le soin d'expliquer à cette dernière sa réputation de coureur de jupons.

Giovanni s’emploie à séduire Zerlina, la fiancée de Masetto. Elvira l’interrompt et déjoue sa tentative. Ottavio et Anna font appel à Giovanni pour les aider dans leur poursuite du meurtrier du père d'Anna. Elvira fait à nouveau irruption et met en garde Ottavio et Anna à propos de la vraie nature de Giovanni; Anna révèle à Ottavio que Giovanni est l'homme qui a assassiné son père.

Leporello discute avec Giovanni du bal masqué qu’il organise ce soir-là. Zerlina assure à Masetto que Giovanni ne l'a pas touchée. Elvira se joint à Ottavio et Anna; ils se rendent au bal et ont l'intention de se venger de Giovanni. Alors que la fête bat son plein, Giovanni tente de piéger Zerlina, mais elle mobilise tous ceux qui la soutiennent afin de piéger Giovanni. Tous l'accusent, mais Leporello et lui leur échappent une fois de plus.

Acte II

Désirant séduire la femme de chambre d'Elvira, Giovanni échange ses vêtements avec ceux de Leporello, chargé d'attirer Elvira. Giovanni est interrompu par Masetto, qui a l'intention de le tuer. Mais son déguisement est réussi ; il bat Masetto et s’échappe.

Anna, Ottavio, Zerlina et Masetto prennent Leporello pour Giovanni. Leporello retire alors son déguisement et les convainc qu'il n'est pas celui qu’ils cherchent. Ottavio jure de se venger de Giovanni que, malgré tout, Elvira continue à aimer.

Giovanni entend la voix du Commandatore, qu'il a tué, l’avertissant d’un châtiment imminent. Giovanni ordonne à Leporello d'inviter le fantôme à souper. Le fantôme du Commendatore accepte l'invitation de Don Giovanni et arrive pour l'envoyer en enfer.

En profondeur

5 clés pour aborder Don Giovanni

1° Une pièce espagnole

Le personnage que nous connaissons sous le nom de Don Juan est apparu pour la première fois vers 1630 dans l'Espagne de la Contre-Réforme dans la pièce El Burlador de Sevilla y convidado de piedra, écrite par le moine espagnol Tirso de Molina.

Le Burlador, prénommé Don Juan Tenorio, possède trois grandes qualités aux yeux de ses pairs : son rang social, un grand courage et une fidélité à ses propos. Sinon, il n'est bon à rien : un tyran éhonté, un séducteur, et un haut dignitaire trop enclin à dégainer son épée, qui transperce le père d'une de ses conquêtes. À la fin de la pièce, le fantôme du père se venge lorsqu'il invite Don Juan à dîner sur sa tombe, où il le frappe à mort.

2° Une légende ridiculisée

Lorsque Wolfgang Amadeus Mozart et Lorenzo Da Ponte commencèrent à travailler sur Don Giovanni en 1787, la légende de ce libertin impie, ennemi de la société, avait été intellectuellement discréditée. Alors qu'un siècle auparavant, Molière la considérait comme un sujet de grand drame, elle n’était plus à la fin du XVIIIe siècle qu’une pantomime, ne convenant qu'aux foires ou, si elle était manipulée par des dramaturges sérieux, était rationalisée, excluant l’aspect surnaturel de l’histoire.

Don Giovanni Tenorio, l'opéra contemporain en un acte du compositeur italien Giuseppe Gazzaniga avec un livret de Giovanni Bertati, auquel da Ponte a beaucoup emprunté, commence par un prologue dans lequel les artistes acceptent à contrecœur de jouer « cette mauvaise pièce » parce que les gens ordinaires raffolent de l’histoire et que la compagnie a besoin de succès.

3° Dramma giocoso

Mozart, cependant, avait d'autres idées. Oui, son opéra serait plein d’humour, mais il n'existe pas d'accord dans toute la musique qui soit plus sombre ou plus inquiétant que l'accord en ré mineur qui lance l'ouverture de Don Giovanni. Il signale d'emblée son intention de prendre le sujet, y compris l'élément surnaturel, au sérieux.

Ce mélange subtil d'espièglerie et d'obscurité se reflète non seulement dans la musique de Mozart, mais aussi dans le sous-genre de l'opéra lui-même. Le terme italien dramma giocoso - littéralement « drame joyeux » - que Mozart a appliqué à Don Giovanni présente à la fois une contradiction dans les termes et dans l'essence même de la musique. Tout au long de l'opéra, plus la situation subjective d'un personnage s’avère tragique, plus la situation objective est comique, et vice versa. Par exemple, l'air du catalogue de Leporello dans le premier acte, dans lequel il relate les exploits sans fin (et probablement infructueux) de son maître, s’avère très humoristique pour Leporello, mais terriblement tragique pour Elvira, qui découvre ainsi l'infidélité de Giovanni.

4° De véritables Don Juan

Da Ponte était peut-être un poète passionné par les classiques de la littérature italienne et latine, mais c'était aussi un personnage douteux - un prêtre sans scrupules, un fanfaron et un coureur de jupons. Mais le personnage de Don Juan le plus réel de l'histoire européenne est sans doute Giacomo Casanova. Le légendaire libertin vénitien rencontra Da Ponte à Prague lors de la première production de l'opéra et rencontra peut-être Mozart à la même époque. Il était probablement également à Prague en 1791 pour le couronnement de l'empereur Léopold II comme roi de Bohême, au cours duquel fut présentée la première production de l'opéra de Mozart La clemenza di Tito.

Casanova est connu pour avoir rédigé un dialogue adapté à un drame de Don Juan lors de sa visite à Prague en 1787, mais aucun de ses vers n'a jamais été intégré à l'opéra de Mozart. Sa réaction lorsqu’il comprit qu’un comportement licencieux comme le sien pouvait être soumis à un examen moral comme c'est le cas dans l'opéra de Mozart, n'a malheureusement jamais été enregistrée.

5° Le danger et le jeu

Selon Graham Vick, metteur en scène de cette nouvelle production du Teatro dell'Opera di Roma, « tout le monde aime les bad boys. Le bad boy a toujours un grand attrait, tant pour les hommes que pour les femmes. Pour nous les hommes, parce que nous voulons lui ressembler et avoir le courage de vivre comme lui. »

Don Juan agit comme si les femmes avaient plus besoin de lui qu’inversement, et qu'il est insensible à leurs charmes. Bien qu'associé à la sensualité et à la sophistication, il représente les hommes qui s'attaquent aux femmes pour le seul plaisir de la conquête. Pour lui, comme pour les « Pick Up Artists » d'aujourd'hui, c'est le frisson de la chasse qui constitue l’objectif final. « L'homme véritable veut deux choses : le danger et le jeu. C'est pourquoi il veut la femme, le jouet le plus dangereux. » écrit Friedrich Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra.