Auprès du buisson ardent, Moïse reçoit la mission de mener le peuple d’Israël à la véritable pensée de Dieu (et de le faire sortir de l’Égypte d’ici-bas). Il rencontre Aron, qui est à même de transcrire cette pensée dans la langue du peuple. Il rejoint le peuple (grâce au soutien d’Aron et sans prendre la mesure de son combat) qui croit en lui sur la base de […] miracles et se laisse guider par lui hors d’Égypte.
Sur le mont Horeb, Moïse reçoit les tables de la Loi, lois qui découlent directement de ses pensées. Ce faisant, une large différence apparaît entre les nécessités humaines imposées par la vie en société et l’abstraction pure sur laquelle repose la pensée. Tandis qu’absorbé par la parole de Dieu, Moïse se soucie de lui donner une forme pérenne et immuable, un soulèvement s’empare du peuple […], dont le trait essentiel doit apparaître comme l’émergence fervente du besoin d’un Dieu perceptible par les sens. Les passions alors exprimées, nobles mais humaines, montrent que le peuple n’est pas prêt à recevoir la pensée dans sa forme pure. Aron parvient finalement à convaincre Moïse d’opérer quelques concessions.
Arnold Schönberg