Finnish National Opera and Ballet

Sanatorio Express 

Rantala
Ce spectacle n'est plus disponible en vidéo à la demande, mais vous pouvez encore profiter des contenus annexes à la production.

Une femme au bord du divorce espère perdre ses kilos en trop en passant un week-end dans un sanatorium très apprécié. Son mari se rend dans le même établissement...

Composé par le pianiste de jazz Iiro Rantala et écrit par la romancière à succès Minna Lindgren, Sanatorio Express est un opéra humoristique cocasse sur les névroses et les relations modernes. Une excellente introduction à l'opéra pour les débutants, qui plaira également aux aficionados puisqu'il renoue avec la tradition de l'opéra comique.

Distribution

A Soprano, soprano
Johanna Rusanen
Receptionist, mezzosoprano
Päivi Nisula
Healer, baritone
Hannu Niemelä
A Tenor, tenor
Markus Nykänen
A Husband, Soprano's partner, baritone
Waltteri Torikka
Lady 1, soprano
Anu Hostikka
Lady 2, mezzosoprano
Ann-Marie Heino
Man 1, tenor
Heikki Hattunen
Man 2, bass
Samuli Takkula
Orchestre
Finnish National Opera orchestra
...
Musique
Iiro Rantala
Direction musicale
Kalle Kuusava
Mise en scène
Maria Sid
Décors
Anna Kontek
Lumières
Joonas Tikkanen
Costumes
Anna Kontek
Texte
Minna Lindgren
Orchestrator
Arttu Takalo
...

Vidéo

Trailer

BANDE-ANNONCE | SANATORIO EXPRESS Rantala - Finnish National Opera and Ballet

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Teaser

TEASER | SANATORIO EXPRESS Rantala - Finnish National Opera and Ballet

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Extrait

It’s hard being podgy

Une soprano (Johanna Rusanen) espère perdre ses kilos en trop lors d'un week-end dans un sanatorium très réputé. Après s'être enregistrée auprès de la réceptionniste (Päivi Nisula), elle chante à propos de son combat pour perdre du poids et son éternel amour de la nourriture.

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L'histoire

Acte I

Le Guérisseur et son assistant, le Réceptionniste, font fonctionner Sanatorio Express, qui offre à ses clients une attention personnelle et des exercices afin de se remettre des épreuves et des tribulations de la vie. L'ambiance est paradisiaque.

La Soprano arrive au Sanatorium parce qu’elle est en surpoids et pense qu’elle est au bord du divorce. Elle chante une aria en deux parties, la première est lente, détaillant les raisons de son excès de poids. La deuxième partie, une cabalette joyeuse au rythme d'une valse, est dédiée au plaisir de manger.

Les clients comparent leurs notes concernant leurs problèmes. La plupart ont été diagnostiqués comme toxicomanes et la toxicomanie est à l’origine de toute leur adversité. Seul le Ténor reste silencieux. Il est trop lent pour ce monde.

Le Guérisseur utilise toutes ses forces sur la Soprano. Alors qu’il lui fait des avances, elle le jette hors de la scène, mais elle se demande: cet homme obscène s’intéressait-il à elle? La Réceptionniste répond à son aria avec un numéro de flamenco, basé sur des années d'expérience.

Le Ténor sort. Il est amoureux de la Soprano et chante une aria sur les petites mains de celle-ci. L’aria se transforme en un duo d'amour, car à l'opéra les sopranos tombent amoureux plus rapidement que les ténors.

Les clients se concentrent sur les exercices de développement personnel, tandis que la Réceptionniste s'attaque à ses mots croisés. La Soprano, maintenant profondément amoureuse, commence à douter que le fait d'être mince résoudrait ses problèmes après tout. Frustrée, elle se met à chanter une sorte de bel canto extatique. La colorature apaisante du Ténor ne l’aide pas à se sentir mieux.

Le mari de la Soprano, directeur général à l’apparence d’un chien de chasse, se précipite dans le Sanatorio et se déchaîne contre sa femme. Le ténor le provoque en duel. Puisqu’ils ne parviennent pas à trouver une manière pacifique de se battre, le mari chante une chanson sur la honte. L'acte se termine dans une confusion générale. Tout est honteusement déroutant.

Acte II

Le temps a passé. Face à des défis de plus en plus difficiles, Sanatorio Express s'est concentré sur la thérapie profonde, ce qui a laissé les clients plutôt désorientés. Le Guérisseur essaie de stimuler leur motivation en chantant à propos de la mort, qui se cache juste au coin de la rue. Une fois qu’il a récupéré de cette scène de mort, il présente le patient modèle : le mari de la Soprano. Il a choisi la thérapie à distance et dit bonjour aux autres via internet.

L'auto-analyse en trio s'ensuit. La Réceptionniste se refait une beauté, la Soprano cogite sur son reflet dans le miroir et le ténor met à jour son profil sur les réseaux sociaux. La Soprano et le Ténor ne se reconnaissent plus mais se retrouvent à nouveau. Ils sont incurables et par conséquent, ils sont heureux. La Réceptionniste leur dit que le mari - qui ressemble à un chien de chasse - est plus proche que quiconque ne le pensait, car sa thérapie à distance est en fait une thérapie d'amour secrète. Les amoureux se réjouissent de cette fantastique nouvelle. La réceptionniste évoque un plan, et une fois que la Soprano et le Ténor sont partis, elle révèle son secret le plus profond: elle se sent seule.

Les choses se passent comme prévus par la réceptionniste : les gens portent des masques et courent dans la pénombre. Le Guérisseur arrive et gâche presque tout. Le mari s'énerve dans le placard, mais il ne peut pas sortir. La Soprano cède et lui vient en aide, comprenant enfin pourquoi elle n’était pas assez bien pour son mari. Elle et son mari se font des adieux mélancoliques.

Le Guérisseur essaie de se dérober, distrayant la foule avec un grand rire de basse, mais il ne peut pas s’enfuir. Il doit faire face aux commentaires cinglants des clients et faire face aux faits. Tout le monde est ravi de découvrir que rien ne clochait chez eux finalement, et que l’épisode a également permis de créer quelques couples heureux. Sanatorio Express est fermé, mais la Réceptionniste a déjà une nouvelle idée commerciale.

En profondeur

Une comédie sérieuse

Minna Lindgren, librettiste de Sanatorio Express, explique comment elle s'est tournée vers l'opéra comique italien pour aborder de graves problèmes auxquels la Finlande - et le monde entier - fait face aujourd'hui.

Au 18ème siècle, le public se rendait à l’opéra pour s’amuser. C'était particulièrement le cas à Naples. L’opéra sérieux était si profondément sombre qu’il était devenu habituel de jouer quelque chose de drôle pendant l’entracte. C'est ainsi qu'est né l'opéra comique, ou opéra buffa : la petite sœur joviale et insouciante de l’opéra qui devint ensuite l’opérette, un genre à la réputation légèrement douteuse.

Pendant longtemps, la différence essentielle entre l'opéra sérieux et l'opéra comique était le fait que seuls les opéras comiques avaient lieu à l’époque de leur création. Ils commentaient des phénomènes d’actualité, tandis que l’opéra sérieux privilégiait un monde idéal dans un lointain passé. Il nous est parfois difficile de comprendre l’humour dans les opéras de Mozart, de Donizetti ou de Rossini. Nous ne vivons pas dans une société de classe stricte, ainsi nous ne sommes pas immédiatement sensibles à l’histoire d’une femme de chambre qui veut épouser son maître.

Derrière tout ce qui est drôle, cependant, il y a quelque chose de grave. Dans l'opéra, ce sérieux provient de la musique, qui touche profondément le public, même en plein milieu d’une comédie. C’est pourquoi tant de personnes considèrent la dernière scène de Les Noces de Figaro de Mozart, dans lequel la comtesse pardonne au comte, la scène la plus merveilleuse de l’histoire de l’opéra. En effet, le pardon est l’essence de tous les opéras classiques de Mozart, et Mozart doit son statut d’incomparable génie de l’opéra à sa capacité à combiner le comique et le sérieux. C'est aussi ce que Iiro Rantala veut réaliser dans Sanatorio Express. En tant que librettiste, je suis l’heureuse servante des visions du compositeur, tout comme mon professeur Lorenzo da Ponte.

Mais qu'est-ce qui fait que quelque chose est drôle? Eh bien, ça peut être n'importe quoi. Iiro Rantala et moi ne considérons pas que créer de l’humour soit difficile. Pour être honnête, je ne pense pas que ce que nous faisons soit particulièrement difficile. Faire Sanatorio Express n’a pas été douloureux, nous l’avons fait et avons apprécié la balade. Le public peut comprendre cela, car lorsque vous vous lancez dans quelque chose, le résultat final est souvent douloureusement touchant. Pour quelqu'un, cette douleur vient du fait d’être en surpoids, pour une autre c’est le fardeau de la honte et, pour une autre personne, cela peut-être un divorce ou la solitude. Lorsque la musique au rythme rapide d'Iiro Rantala s'arrête pour contempler ces problèmes, les mots ne sont plus nécessaires.

Bien sûr, le sérieux est drôle aussi. Et l'opéra est très sérieux. Lorsque le contexte est contraint par les coutumes et les habitudes, il suffit d’apporter un élément perturbateur afin de créer quelque chose de drôle. La metteuse en scène, Maria Sid, l’a déjà réalisé lors de notre toute première réunion. Lorsque nous lui avons raconté que nous y avions une histoire méchamment amusante avec des plaisanteries délacées et que nous lui avons présenté des scènes, elle s'est exclamée avec joie : « Mais tout ceci est tellement sérieux! » C’est alors que nous avons su que nous ne pourrions trouver meilleur metteur en scène pour Sanatorio Express.

Sanatorio Express suit le format de l'opéra comique du début du XIXe siècle avec une précision peu imaginative. Le chœur présente d'abord le temps, le lieu et l'atmosphère, puis les solistes se présentent avec des airs souvent divisés en deux parties. Ensuite, les relations se mélangent et les émotions grandissent à travers la musique. Les scènes de groupe, des duos aux quintettes, sont un élément essentiel pour raconter l'histoire. Les deux actes aboutissent à un grand final au cours duquel tous exposent leurs propres pensées. Dans cette dernière, tous les problèmes sont résolus en changeant de vêtements et en courant dans le jardin.

Nous avons choisi un tas de choses dans la longue liste des phénomènes modernes qui causent douleur et angoisse. Dans notre État-providence, le surdiagnostic donne à chacun une raison de se sentir mal. Personne n'est normal, car l'idée de normalité est discriminante. Nous sommes tous égaux et uniquement überhumains, superhumains et spéciaux. Le diagnostic déclenche une activité, également appelée thérapie, des médicaments et des traitements. L'être humain, spécialement spécial, occupé et agité, a créé un besoin pour des médecins charlatans qui vendent des remèdes express à chaque maladie.

Bien sûr, il y a une histoire vraie derrière tout cela. J'ai lu un article sur les anciens sanatoriums pour traiter la tuberculose et les maisons de repos dans les Alpes, devenus aujourd’hui des sanatoriums express. Leurs traitements les plus populaires sont ceux pour les divorces. Cela ressemble selon moi à un opéra comique. Les charlatans ont toujours existé, ce sont juste leurs méthodes qui changent. Bien que nous ne vendions plus d’élixirs d'amour, nous sommes heureux de tester le brossage des fougères ou la thérapie par la licorne. Je ne veux pas faire de mal à qui que ce soit, bien au contraire. J'espère simplement que tout le monde dans le public apprendra à s'apprécier et pourra rire avec sincérité.

Minna Lindgren est une écrivaine et journaliste célèbre pour son style d'écriture fantaisiste et son approche intrépide de tous les sujets qu'elle aborde.

Musicologue de formation, elle a écrit plusieurs essais sur la musique classique, mais ces dernières années elle est devenue plus connue en tant qu'auteur de la trilogie Twilight Grove, une série mystérieuse et satirique qui suit un groupe de brillantes, enthousiastes et curieuses dames nonagénaires dans une maison de retraite d'Helsinki.

Elle aime s'impliquer dans un peu de tout, mais ses passions comprennent notamment l'opéra, le football et les cloches d'église. Avant Sanatorio Express, elle a collaboré avec Iiro Rantala à des émissions de radio et de télévision ainsi qu'à une comédie musicale. Son plan de retraite comprend ses trois filles et ses deux chats.