Siegfried
Longborough Festival Opera

Siegfried

Wagner
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allemand

Le héros Siegfried reforge l'épée brisée de son père et part en quête du plus inestimable des trésors : l'amour de la valkyrie Brünnhilde, prise au piège d'un cercle de feu.

Siegfried est le troisième opéra de la tétralogie de Richard Wagner, Der Ring des Nibelungen (L'Anneau du Nibelung).  Wagner a interrompu sa composition à la fin de l'acte II afin d'écrire Tristan und Isolde et Die Meistersinger von Nürnberg, pour ne revenir à Siegfried que sept ans plus tard.  Des éléments de ces deux opéras se retrouvent dans Siegfried. On y trouve une célébration merveilleuse de la nature, comme l'évocation de la forêt au deuxième acte. Comme dans Tristan, l'œuvre inclut un duo d'amour extatique, lorsque Brünnhilde et Siegfried se découvrent mutuellement. Il y a aussi de la comédie, une qualité qui n'est typiquement pas associée à Wagner. Les moments légers de l'opéra prennent de nombreuses formes, du comique physique (la réaction de Mime au martèlement surhumain de Siegfried sur l'enclume), aux défauts de caractère (la joie de Mime à résoudre les énigmes, qui tourne presque à l'auto-sabotage), et la révélation du héros à la fin de l'opéra (« Ce n'est pas un homme ! ») qui fait rire dans certaines parties du monde. Longborough Festival Opera, surnommé le Bayreuth britannique, fait appel au célèbre wagnérien Anthony Negus pour diriger et à Amy Lane pour mettre en scène cette nouvelle production de Siegfried dans les Cotswolds bucoliques de l'Angleterre.

DISTRIBUTION

Siegfried
Bradley Daley
Mime
Adrian Dwyer
The Wanderer
Paul Carey Jones
Alberich
Mark Stone
Fafner
Simon Wilding
Waldvogel
Julieth Lozano
Erda
Mae Heydorn
Brünnhilde
Lee Bisset
Orchestre
Longborough Festival Orchestra
...
Musique
Richard Wagner
Texte
Richard Wagner
Direction musicale
Anthony Negus
Mise en scène
Amy Lane
Costumes et accessoires
Rhiannon Newman Brown
Lumières
Charlie Morgan Jones
Costumes
Emma Ryott
Vidéo
Tim Baxter
Chorégraphie
Lorena Randi
Assistant(e) direction musicale
Harry Sever
Assistant(e) mise en scène
Christopher Moon-Little
Répétiteur
Kelvin Lim
Coach linguistique
Dominik Dengler
Directeur de casting
Malcolm Rivers
in partnership with The Mastersingers
Conseiller artistique
Isabel Murphy
Orchestration
Alfons Abbass version provided by MDS Hire & Copyright
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Vidéos

Extrait

Wache, Wala! Wala! Erwach!

Paul Carey Jones (Der Wanderer, ou le Voyageur) chante « Wache, Wala ! Wala ! Erwach ! » - Acte III Scène I de Siegfried au Longborough Festival Opera.

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Extrait

Zwangvolle Plage!

Acte 1. L'opéra s'ouvre sur une grotte dans une forêt. Mime (Adrian Dwyer) est frustré de ne pas pouvoir forger une épée assez solide pour Siegfried, et de ne pas pouvoir rassembler les fragments de Notung. Cette dernière est la seule arme adéquate pour la tâche que Mime a en tête pour Siegfried, son puissant fils adoptif : tuer le dragon Fafner afin de récupérer l'anneau.

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L'HISTOIRE

ACTE I

Siegfried, le fils de Siegmund et Sieglinde, est élevé par son père adoptif Mime, frère d'Alberich le Nibelung. Pour Mime, Siegfried n'est que le moyen de tuer le dragon Fafner pour s'approprier l'Anneau. La seule arme assez puissante pour tuer Fafner est l'épée Notung, brisée par Wotan à la mort de Siegmund. Et Mime est incapable de reforger l'épée.

L'enfance de Siegfried fut sauvage, libre et dénuée de peur. Il n'y a aucune affection entre lui et Mime. Siegfried ne peut pas croire que Mime est son vrai père, et ce dernier, sous la contrainte, est obligé de lui dire la vérité sur sa filiation, en lui montrant les fragments de l'épée. Pour Siegfried, l'épée sera son passeport pour la liberté, il exige que Mime la répare et s’en aille.

Un visiteur inattendu arrive dans la grotte de Mime : c'est le Voyageur (Wotan qui s’est exilé lui-même du Valhalla). Mime lui refuse l'hospitalité, et le Vagabond le défie dans un concours d'esprit : il répondra aux questions de Mime, ou il perdra sa tête. Trop inspiré par sa propre ingéniosité, Mime en oublie de se concentrer sur les informations dont il a vraiment besoin. Wotan, ayant répondu à ses questions, retourne la situation à son avantage et lui pose trois questions. Qui forgera l'épée Notung dont dépendent ses plans ? Mime ne peut pas répondre. L'épée, dit le Voyageur, ne sera forgée que par celui qui ne connaît pas la peur, et la vie de Mime lui sera ôtée.

Siegfried revient. Réalisant que Mime est incapable de forger l'épée, il s'y attèle lui-même. Mime, voyant la prophétie du Voyageur se réaliser, se rend compte qu'il est en grande difficulté alors que Siegfried reste intrépide. Mime prévoit d'enseigner la peur à Siegfried en le menant à Fafner, la chose la plus effrayante à laquelle il puisse penser. Mais voici un autre dilemme : si Siegfried a peur de Fafner, il ne pourra pas le tuer - comment Mime pourrait-il alors obtenir l'Anneau ? Pendant que Siegfried forge l'épée, Mime prépare une boisson empoisonnée avec laquelle il tentera Siegfried, une fois l'Anneau gagné.
 

ACTE II

Le Voyageur rencontre ensuite son vieil adversaire Alberich, qui a monté la garde de manière obsessionnelle devant la grotte de Fafner. Le désir de pouvoir d'Alberich et sa haine de Wotan sont restés inchangés.

Cependant, le Voyageur, voyant que les événements se déroulent à son avantage, ne se laisse pas perturber. Il provoque Alberich en appelant Fafner pour le prévenir du danger. Fafner est endormi et ne se laisse pas impressionner.

Mime amène Siegfried dans la tanière de Fafner. Avec un peu de chance, les deux s'entretueront. Dans le cas contraire, il a un autre plan.

Siegfried est détendu - les bois lui font du bien, et un oiseau chante. Il s'imagine qu'il a quelque chose à lui dire et essaie de le comprendre ; ce faisant, il réveille involontairement Fafner, qui a faim. Siegfried tue Fafner. Lorsqu'il retire l'épée du cœur de Fafner, le sang gicle sur sa main et il le goûte. Soudain, il comprend l'oiseau des bois, qui lui parle du trésor de la grotte, puis de la trahison de Mime. Siegfried entre dans la grotte et revient plus tard avec l'Anneau et le Tarnhelm.

Mime revient pour s'occuper de Siegfried. Pour la première fois, Siegfried comprend clairement ses motivations et lui assène un coup mortel. L'oiseau des bois parle alors à Siegfried d'une belle femme, endormie, encerclée de feu. C'est Brünnhilde, et il part à la recherche de l'oiseau.
 

ACTE III

La troisième rencontre du Voyageur est celle avec Erda, mère de sa fille Brünnhilde, qu'il réveille d'un profond sommeil sous la terre. Il a besoin qu'elle le rassure quant à l'issue des événements qui se déroulent.

Le Voyageur quitte Erda et rencontre Siegfried sur le chemin de la montagne. Siegfried ne sait pas qui il est, il est impatient et agressif avec le vieil homme qui lui barre la route. Le Voyageur est contraint de le défier. Siegfried brise sa lance, laissant le Voyageur impuissant.

Siegfried traverse le feu pour trouver Brünnhilde. Il est bouleversé : celui qui ne connaît pas la peur découvre enfin sa signification.

Retrouvant son calme, il la réveille. Heureuse d'apprendre que c'est Siegfried qui l'a réveillée, Brünnhilde réalise rapidement que l'amour terrestre signifie la fin de son immortalité. Elle résiste, mais finit par accepter son destin, sa nouvelle vie de mortelle et l’espoir nouveau.

EN PROFONDEUR

Siegfried : un nouveau départ

L'écrivain, librettiste et dramaturge d'opéra Sophie Rashbrook s’entretient avec le chef d'orchestre Anthony Negus au sujet de l'humour, de la couleur et des apprentis volontaires dans le Scherzo du Ring.

Die Walküre, le deuxième opéra de la tétralogie de Richard Wagner, se termine au sommet d'une montagne, avec Wotan, le souverain des dieux, entourant sa fille endormie Brünnhilde d'un cercle de feu protecteur, et les mots : « Seul celui qui ne connaît pas la peur peut passer à travers les flammes ».

Depuis ces hauteurs vertigineuses, Siegfried, l’épisode suivant de la saga, reprend l'histoire une génération plus tard, nous plongeant immédiatement sur terre, dans un nouveau monde, tout en évoquant les souvenirs du passé musical de la saga.

« Dans cet opéra, explique le chef d'orchestre Anthony Negus, il y a toujours une anticipation et un regard en arrière - c'est la partition de Siegfried partout. Le prélude commence simplement par un roulement de timbales très bas, qui semble être un retour au monde de Das Rheingold. » Ceux qui connaissent Das Rheingold, le premier opéra de la saga mythologique en quatre parties de Wagner, se souviendront de ses débuts grondants : un mi bémol grave dans les contrebasses qui semble émaner du centre de la terre. Et les références à Rheingold ne s'arrêtent pas là. « Nous entendons ensuite un motif étrange - une sorte de gémissement rauque - aux bassons, que nous avons déjà entendu dans la scène 3 de Das Rheingold. L'ensemble du prélude ressemble à un récapitulatif de la musique des Nibelung de L'Or du Rhin », explique Anthony, en référence à la race des nains dont les actions déclenchent les événements de toute la saga. Dans son contexte original, ce thème de basson terreux et lunatique annonce la description par le nain Mime des crimes terribles que son frère, Alberich, a commis dans sa quête du pouvoir de l'Anneau. Aujourd'hui, bien des années plus tard, dans Siegfried, Mime pense toujours à l'Anneau et à l'épée qu'il doit reforger s'il veut réclamer le joyau volé. « C'est un début très étrange, mais ce motif de “rumination” devient très important et omniprésent dans l'opéra. »

Un début étrange, peut-être, mais il donne le ton : une atmosphère souterraine, malveillante et, en fait, dominée par les hommes, pour une grande partie de l'opéra. Si elle est mal gérée, cette prépondérance de matériaux musicaux obscurs peut rendre l'opéra difficile à écouter, ce qui nous amène à parler du statut douteux de Siegfried comme étant le moins populaire des quatre opéras du cycle du Ring.

« C'est une chose compréhensible, explique Anthony. J'ai toujours pensé que le problème de l'acte I est que nous n'avons pas de voix féminines, et cela peut devenir très usant si le chanteur jouant Mime chante tout cela de manière laide, ou comme une caricature. Je suis sûr que ce n'est pas ce que Wagner voulait. C'est beaucoup plus intéressant si le chanteur qui joue le rôle est capable d'infléchir son chant en fonction de l'intention du personnage - qui est, il faut l'admettre, le plus souvent malveillante - mais il est vital que nous entendions constamment une différenciation d'humeur, de dynamique et de style. Cela vaut pour tous les chanteurs, mais surtout pour Mime. »

Un autre aspect crucial de l'interprétation de Siegfried réside dans l'équilibre entre le sérieux et l'humour. Le comique n'est pas une qualité typiquement associée à Wagner, mais les moments légers de l'opéra prennent de nombreuses formes, qu'il s'agisse de comédie physique (la réaction de Mime au martèlement surhumain de Siegfried sur l'enclume), de défauts de caractère (la joie de Mime à résoudre les énigmes, qui tourne presque à l'auto-sabotage), ou de la révélation du héros à Brünnhilde à la fin de l'opéra (« Ce n'est pas un homme ! »), qui fait toujours rire le public britannique - mais pas en Allemagne, comme Anthony le fait remarquer. Mais pour Negus, il y a un processus plus sombre, plus global, à l'œuvre sous le rire - et il cite ici les écrits de Robert Donington : « L'humour sous-tend le processus beaucoup plus intéressant de l'opéra, celui de l'inconscient qui devient conscient, et Donington est fascinant à ce sujet. Même Siegfried forgeant l’épée est un élément important de sa prise de conscience, et de sa transformation en homme. Mais dans cet opéra, tous les personnages sont en quelque sorte en voyage. »

L'absence initiale de conscience de Siegfried est la clé de son succès : comme l'apprend Mime, seul un héros qui ne connaît pas la peur peut reforger la lame, et ainsi tuer le dragon Fafner, gardien de l'or. Mais lorsque, dans l'acte II - après avoir réussi à forger la lame et à tuer le monstre - Siegfried boit le sang du dragon, non seulement il devient capable de comprendre le chant de l'oiseau de la forêt, mais il connaît également un éveil sexuel. « La fin de cet acte est si belle et si vitale. Jusqu'à la mort de Fafner, il y a tellement de basses dans l'orchestre - en particulier dans le tuba contrebasse. Avec le chant de l'oiseau de la forêt, nous entendons notre première voix féminine dans l'opéra, et les basses disparaissent. Soudain, tout n'est que clarté et lumière, et c'est un réel soulagement. »

L'évolution de Wotan dans la pièce, en tant que vagabond à peine déguisé, est tout aussi fascinante. Comparé au Dieu impétueux que nous rencontrons dans Die Walküre, le Vagabond est plus sobre et plus mature : « Dans la deuxième scène, il apparaît avec ce motif merveilleusement mystérieux et numineux que nous n'avons jamais entendu auparavant. Il a la noblesse, la solennité et le mystère, tout en un. » De même, la trajectoire de Brünnhilde est loin d'être simple. « La musique que Siegfried et Brünnhilde chantent ensemble est bien plus complexe que le simple duo d'amour conventionnel. Lorsqu'elle se réveille, elle n'est pas encore prête à succomber à l'agression physique que représente Siegfried - et elle regarde avec regret ce qu'elle laisse derrière elle. C'est très beau et très triste. »

La complexité du voyage émotionnel du couple se reflète dans la partition orchestrale de l'acte III, qui intègre douze années supplémentaires d'expérience de la part du compositeur. Wagner a terminé les actes I et II en 1857, écrivant Tristan und Isolde et Die Meistersinger von Nürnberg avant de terminer l'acte III de Siegfried en 1869. « Dans cet acte, une toute nouvelle atmosphère voit le jour, d’une manière éclatante dans un merveilleux prélude, mais nous l'entendons aussi dans la scène entre le Vagabond et Erda. »

Finalement, Brünnhilde est emportée par la passion de Siegfried, et la pièce se termine dans un flamboiement de gloire musicale, le jeune héros ayant vaincu le dragon et son mentor manipulateur, Mime.

Siegfried sera le premier opéra du Longborough Ring actuel où Anthony travaille en étroite collaboration avec son propre apprenti : le chef d'orchestre assistant Harry Sever, qui aura l'occasion de diriger une représentation depuis le podium en tant que premier chef d'orchestre associé du Ring Cycle de Longborough. Pour Anthony, qui a dirigé Siegfried pour la première fois en 1985 lors d'une représentation pour le Welsh National Opera, cet opéra nécessite une préparation minutieuse, notamment en termes d'endurance.

Se souvenant de cette représentation de 1985, Anthony déclare : « Tout allait bien, et dans l'interlude de l'Acte III, j'ai soudain réalisé - un peu comme Siegfried sous le tilleul - que j'étais épuisé, et qu'il me restait trois quarts d'heure à faire ! J'ai réussi à m'en sortir, mais j'ai appris à gérer mon rythme - et je préviendrai Harry ! » On ne peut qu'espérer que Harry soit plus réceptif aux conseils que ne l’est Siegfried…