Hungarian State Opera

Le Malade imaginaire ou La Cabale des dévots

Vajda
Ce spectacle n'est plus disponible en vidéo à la demande, mais vous pouvez encore profiter des contenus annexes à la production.

Le riche Argan jouit d'une mauvaise santé. Bien qu'elle soit amoureuse d'un autre homme, il veut marier sa fille au fils de son médecin, qui pourrait lui assurer des soins médicaux à vie. Ce n'est qu'à l'approche de ce qu'il croit être sa mort qu'Argan réalise son manque de discernement.

Suite au succès de ses œuvres précédentes, c'est la quatrième fois qu'un opéra de János Vajda est mis en scène au Hungarian State Opera. Adapté à la fois du Malade imaginaire de Molière et de la pièce de Mikhaïl Boulgakov sur le dramaturge français, le nouvel opéra de Vajda incorpore l'histoire de la vie de Molière et donne au baryton-basse András Hábetler une occasion rare de jouer le double rôle d'Argan et de Molière.

Distribution

Molière / Argan
András Hábetler
Béline
Bernadett Wiedemann
Angélique
Lilla Horti
Cléante
György Hanczár
Toinette
Éva Bátori
Dr. Purgon
István Rácz
Théophile
Gergely Biri
Louis XIV
Szilveszter Ókovács
...
Musique
János Vajda
Direction musicale
János Kovács
Mise en scène
Máté Szabó
Décors
Renátó Cseh
Lumières
Dávid Barad
Costumes
Anni Füzér
Texte
Szabolcs Várady, based on the comedies ‘The Imaginary Invalid’ by Moliere and ‘The Cabal of Hypocrites’ by Mikhail Bulgakov
English subtitles
Arthur Roger Crane
...

Vidéo

Trailer

BANDE-ANNONCE | LE MALADE IMAGINAIRE OU LA CABALE DES DÉVOTS Vajda – Hungarian State Opera

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En coulisses

Dans les coulisses du Malade imaginaire

Rendez-vous dans les coulisses du nouveau Studio Eiffel de l'Opéra d'État de Hongrie pour assister aux répétitions de la première mondiale de l'opéra Le Malade imaginaire ou La Cabale des dévots de János Vajda sur la vie et l'œuvre de Molière. Vous y croiserez le compositeur, le metteur en scène Máté Szabó et la distribution.

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L'histoire

Prélude

Molière exprime sa gratitude au roi Louis XIV qui a accepté sa troupe et assisté à leur représentation.

Acte I

Argan, interprété par Molière lui-même, s'imagine être malade et fait le point sur le prix des médicaments qu'il doit prendre. Bien qu'il les juge trop chers, il croit fermement à leur efficacité. Apparaît alors la servante Toinette, qui voit clair dans le jeu d'Argan et lui dit que les médecins ne sont que des escrocs. Angélique, la fille d'Argan, déclare à Toinette qu'elle est amoureuse et lui montre même la lettre qu'elle a reçue du jeune Cléante dans laquelle il la demande en mariage.
Argan dit à Angélique qu'il veut lui trouver un prétendant. La jeune fille est heureuse jusqu'à ce qu'elle apprenne qu'il ne s'agit pas du même jeune homme : son père veut qu'elle épouse Théophile, le fils de son médecin Purgot. Sa fille s’y refuse et Argan s'effondre, inconscient.

Béline, la femme d'Argan, arrive et son mari se plaint de Toinette, qui refuse de croire à ses maladies. La servante ment à Béline : elle lui dit qu'elle vient de recommander à Argan d'envoyer leur fille au couvent, ce qui est, en réalité, le souhait de Béline. Béline continue de protéger Argan et de le soigner. Cela porte ses fruits puisque l'homme a l'intention de léguer toute sa fortune à sa femme.

Le jeune Cléante entre et annonce qu’il vient remplacer le professeur de chant d'Angélique, tombé malade. Argan appelle sa fille auprès du professeur quand le docteur Purgot et son fils Théophile apparaissent soudainement. Théophile, un étudiant en médecine faible d'esprit, se tourne vers Argan, répétant un salut qu'il a appris, puis fait face à Angélique pour lui demander sa main. Mais la jeune fille déclenche une petite rébellion, vite réprimée par Argan. Il demande au médecin de le soigner. Le médecin propose à son fils d'examiner Argan, dont le diagnostic est le même que celui posé par son père. Que le cours de chant commence ! Cléante et Angélique improvisent un duo sur deux jeunes qui ne peuvent s'appartenir à cause d'un père sans cœur. Argan n'apprécie pas et renvoie Cléante.

Une nouvelle tempête s'annonce avec l'arrivée de Béline : Angélique résiste au mariage forcé, en réponse auquel sa mère l'enverra se faire nonne. Purgon est indigné, Théophile ne comprend pas la situation, et Toinette tente de sauver ce qu'elle peut.

Interlude

Louis XIV met en garde Molière pour son Tartuffe qui met l'Église en mauvaise posture. Mais il autorise l'écrivain à présenter sa nouvelle pièce au Palais Royal.

Acte II

Toinette décide de sauver Angélique car le bonheur de la jeune fille est important pour elle. Argan arrive, sentant que la mort le guette maintenant que même son enfant chéri s'est retourné contre lui. Toinette tente de le dissuader de mettre son plan à exécution, mais il reste inébranlable, tombe malade, appelle un médecin et sort. Les deux Purgot arrivent, et Toinette leur fait croire qu'Argan a été guéri. Les médecins partent, outrés. Au retour d'Argan, Toinette est affligée par le départ des médecins. Mais elle annonce alors l'arrivée d'un autre médecin miraculeux. Cléante entre déguisé en médecin et examine Argan et révèle entre-temps son identité à Angélique. Le garçon pose un nouveau diagnostic et recommande d'amputer un des bras à Argan et de lui crever un œil. Il part.

Argan a compris le stratagème : Angélique est heureuse de voir le nouveau médecin car cela signifie que le jeune Purgot ne viendra plus. Sur la recommandation de sa femme, et parce qu'il ne permettra qu'à un médecin de marier sa fille, Argan décide d'envoyer sa fille au couvent. Toinette lui suggère alors de faire semblant d'être mort pour qu'ils puissent juger, sur la base de la réaction de Béline, à quel point elle mérite qu'on lui fasse confiance. Lorsque l'épouse arrive à la maison, Toinette fait semblant d'être en grand deuil et lui annonce qu'Argan est décédé, ce à quoi la méchante femme exprime son soulagement. Alors qu'elle veut récupérer rapidement son argent, Argan ressuscite soudainement. Béline est surprise, lui raconte tout et part en trombe. Argan, misérable et déçu, sent que la fin est arrivée. Cléante, toujours habillée en médecin, arrive au moment le plus opportun : Argan est si effrayé qu'il préfère être guéri que malade et donne sa fille au jeune homme. Selon Cléante, Argan aurait mieux fait de devenir médecin lui-même.

Postlude

Molière tombe définitivement en disgrâce auprès de Louis XIV à cause de son immoralité. L'écrivain et acteur est brisé et peut à peine entamer le final du Malade imaginaire.

Final

Molière, qui joue Argan, tombe malade peu avant qu’Argan ne devienne docteur. La pièce est interrompue.

En profondeur

Le rire laisse place à l’étonnement

Une entrevue avec le compositeur János Vajda

Comment avez-vous eu l’idée d’écrire un opéra associant les pièces de Bulgakov et Molière ?

Lorsqu’on est compositeur, on a l’habitude de presque tout lire comme un livret. En ce qui concerne l’origine de l’opéra, j’ai d’abord lu Le Roman de Monsieur de Molière de Bulgakov. Il était convenu que je mette en musique la pièce de Bulgakov avec la même intrigue, La Cabale des dévots, puisqu’elle fait référence au Malade imaginaire de Molière. J’étais tourmenté par le doute en ce qui concerne la pièce de Bulgakov. J’ai changé l’idée originale pour mettre Le Malade imaginaire au centre de la pièce et utiliser un élément de l'œuvre de Bulgakov, la relation entre Louis XIV et Molière, pour lier les deux. Par nature, je suis paresseux, c’est donc difficile de me convaincre moi-même d’approfondir les choses. C’est pour cela que j’ai besoin de quelqu’un pour m’aider. Dans les opéras précédents, j’ai travaillé en collaboration avec Katalin Györgyfalvay, mais suite à sa mort en 2012, j’ai imaginé que ma carrière dans l’opéra se terminerait. Et puis j’ai parlé au directeur Gábor Székely que Katalin avait l’habitude de consulter : c’est comme ça que j’ai finalement contacté Diána Mátrai comme dramaturge. La composition a été grandement facilitée par le fait qu’elle ait assemblé les œuvres de Bulgakov et de Molière ainsi que les dialogues et défendu ses idées avec ténacité. Son avis a rendu ma réflexion plus productive. De plus, Szabolcs Várady a écrit un livret sensationnel et très inspirant : il est agréable de l’écouter et de le chanter.

Qu’est-ce qui rend ces anciennes pièces intéressantes aujourd'hui ?

Le fil conducteur tiré de la pièce de Bulgakov, la relation personnelle entre le roi Louis XIV et Molière - qui est une relation de l’artiste au pouvoir - est un sujet éternel : il a toujours été pertinent et le sera toujours. C’est un conflit incessant, une connection éternelle qui exerce une influence d’une manière ou d’une autre. C’est pourquoi cette comédie est intéressante. J’ai vu un certain nombre de performances du Malade imaginaire et elles ont toujours été mises en scène en donnant des tonalités plus sombres à la nature comique originale de la pièce. Cependant, je n’avais aucune intention d’assombrir la comédie de Molière : les scènes extraites de Bulgakov offraient déjà assez de noirceur. Bien sûr il y a des recoupements, majoritairement musicaux, entre les deux fils conducteurs. Par exemple, dans la première scène du second acte, la musique des monologues d’Argan et de Toinette est basée sur le dialogue entre Molière et le roi.

A quel point votre propre expérience influence-t-elle la description de la relation entre le pouvoir et l’auteur ?

Mes expériences les plus difficiles sont celles que j’ai vécues avec l’opéra. Mais encore, on le ressent lorsque les autres n’aiment pas ou sont irrités par ce que fait quelqu’un d’autre. Pas aussi fort peut-être, mais on rencontre quand même ce genre de choses.

Vous vouliez une comédie, pourtant vous finissez par « tuer » le dramaturge à la fin de l’opéra…

Je n’ai aucun problème à apprécier un spectacle puis à en être étonné soudainement. L’opéra est basé sur une structure mécaniquement décomposée en deux actes par le prélude, l’interlude et le postlude. Mon intention n’est pas d’avoir un drame sérieux omniprésent, mais de l’imprégner d’un fort sentiment d’imminence qui se dirige et se manifeste comme tel. Je ne peux qu'espérer que cela fonctionne.

Quels sont les thèmes récurrents et les éléments de style de l'œuvre ?

Il est possible de reconnaître des thèmes, de courts segments et des caractéristiques musicales récurrents comme la musique de la scène impliquant le Roi et Molière que j’ai mentionnée ci-dessus. Parfois on me reproche de beaucoup trop dépendre de mes influences, mais il y en a certaines que je ne reconnais pas moi-même. Je suis simplement obligé d’utiliser un certain nombre de matériaux musicaux parce qu’ils sont évidents. Le langage musical que j’utilise englobe plusieurs siècles et inclut la musique folk, la musique de la Renaissance, de l’époque Baroque, classique, Romantique, de la musique du 20ème siècle, et même de la musique pop. Leurs éléments de style appartiennent à mon vocabulaire, et je n’ai aucune envie de le limiter. N’importe qui les reconnaissant sera soit diverti soit ennuyé, mais même ceux qui ne sont pas capable d’identifier sa source peuvent réaliser qu’ils entendent quelque chose qui leur est familier.