PARTIE 1. Fin des années 1960. Une vague croissante d’agitation sociale envahit l’Europe. Trois amis, Carlo, Giuseppe, et Lorenzo, militent au sein du même mouvement contestataire. Tous les trois gravitent autour de Laura, jeune violoniste et activiste. Alors que la protestation se transforme peu à peu en affrontement physique avec les autorités, des conflits personnels et sentimentaux naissent aussi entre les membres du groupe, et la réalité semble prendre le pas sur les idéaux de résistance pacifique de Laura. Dès lors, jusqu’où ira son engagement ?
Dans ce projet ambitieux en deux parties à La Monnaie / De Munt de Bruxelles, les plus beaux passages musicaux de seize opéras de jeunesse de Giuseppe Verdi ont été réunis pour former la trame d’une nouvelle histoire. Focalisé sur deux périodes – la fin des années 1960 et le début du 21ème siècle –, le récit explore le sentiment de camaraderie, le tumulte de la jeunesse, la violence, la défense de certains idéaux, abandonnés ensuite au profit du confort. Séparés par le temps, unis par leur passé commun et un mystère irrésolu, les protagonistes tentent de distinguer le vrai du faux dans leurs souvenirs. Ces deux spectacles distincts, Rivoluzione et Nostalgia, font la part belle aux grandes scènes chorales du maître italien, notamment avec le « Va, pensiero » de Nabucco, et sont portés par une distribution regroupant deux générations de chanteurs spécialistes des rôles verdiens.
DISTRIBUTION
Carlo | Enea Scala |
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Giuseppe | Vittorio Prato |
Lorenzo | Justin Hopkins |
Laura | Nino Machaidze |
Cristina | Gabriela Legun |
Arminio | Hwanjoo Chung |
Orchestre | La Monnaie Symphony Orchestra |
Chœurs | La Monnaie Chorus La Monnaie Choral Academy |
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Musique | Giuseppe Verdi |
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Direction musicale | Carlo Goldstein |
Script, mise en scène, décors & vidéo | Krystian Lada |
Costumes | Adrian Stapf |
Lumières | Aleksandr Prowaliński |
Chorégraphie | Michiel Vandevelde |
Collaboration aux décors | Łukasz Misztal |
Collaborateur vidéo | Jérémy Adonis |
Chef·fe des Chœurs | Emmanuel Trenque |
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VIDÉOS
L’HISTOIRE
Acte I - L’université
Pour son grand projet de fin d’études, Cristina, une étudiante en cinéma, a choisi de réaliser un documentaire sur les mouvements protestataires des étudiants et des ouvriers. Elle filme les manifestations dans la rue et interviewe différentes personnes à qui elle pose la même question : « Que restera-t-il de votre époque ? » Le premier à répondre n’est autre que Giuseppe, son petit ami.
Des étudiants occupent un amphithéâtre de l’université. Ils protestent contre les guerres qui sévissent sur divers continents, notamment au Vietnam ou en Algérie. Lorenzo, un étudiant du conservatoire particulièrement engagé, conteste fortement la réponse policière et l’hypocrisie des gouvernements, et prône l’action violente. Il est contredit par Laura, une autre étudiante du conservatoire, avec qui il est en couple. La jeune fille modère les ardeurs des militants et invite à une révolte non violente. De plus, elle se réjouit que les ouvriers du chantier naval, guidés par le jeune et charismatique Carlo, se joignent au mouvement contestataire. Étudiants et ouvriers sont désormais unis dans la lutte. Seul Lorenzo voit d’un mauvais œil l’arrivée de Carlo : ce leader magnétique pourrait-il conquérir le cœur de Laura ? Bien décidé à devancer Carlo, Lorenzo enjoint Giuseppe, le frère de Laura, à lui octroyer la main de sa sœur. Toutefois, Giuseppe se refuse à influencer les choix amoureux de sa sœur. Une fois seuls, Lorenzo et Laura se disputent. Lorenzo est d’autant plus jaloux que Laura lui avoue crânement avoir eu une liaison avec Carlo.
Dans le cadre de ses études, Giuseppe effectue un stage pratique sur le chantier naval où travaille Carlo. Les deux jeunes hommes se sont liés d’amitié, notamment en raison de leur passion commune pour la boxe. Ils se promettent de combattre ensemble. Les ouvriers du chantier naval les rejoignent alors, et tous trinquent à la victoire prochaine. L’allégresse est interrompue par l’intervention brutale des forces de police au sein de l’université occupée. Des étudiants sont arrêtés, ainsi que Carlo. La confusion est générale.
Acte II - La rue
Giuseppe indique à Cristina qu’il a perdu la trace de Carlo. Ayant entendu des cris et des tirs durant l’émeute, il pense que Carlo a été victime d’une balle de la police. Cristina est bouleversée par cette information, ce qui ne manque pas de surprendre Giuseppe. Il ne soupçonnait pas que Carlo et Cristina puissent être proches, et la jalousie commence à l’envahir.
De son côté, Laura est également sans nouvelle de Carlo. Malgré le fait que son père soit le chef de la police, elle n’a pas obtenu davantage de renseignements. Elle ne peut ôter de son esprit les traces de sang entrevues dans la rue. Est-ce le sang de Carlo ? Alors que des personnalités politiques de premier rang festoient avec son père, Laura blâme la société dans laquelle elle vit et pleure la mort probable de son amant. Ses lamentations sont interrompues par un étudiant qui lui annonce que Carlo est vivant. La jeune femme exulte, et Lorenzo, qui observait la scène à distance, redouble de jalousie.
L’heureuse nouvelle concernant Carlo se répand rapidement parmi les manifestants. Ils expriment alors leur bonheur par des chants joyeux. Carlo ne tarde pas à faire son entrée et tente de dissimuler le pacte qu’il a conclu avec le chef de la police – le père de Laura et Giuseppe – en échange de sa liberté. Il s’est vu promettre un avancement de carrière significatif s’il renonçait à Laura, et a accepté ces conditions. Giuseppe accueille son ami tout en révélant discrètement son double visage : il aurait préféré que Carlo soit mort afin qu’il ne soit plus une menace entre lui et Cristina.
Laura constate pour sa part que Carlo est beaucoup plus distant depuis son arrestation. Elle décide de passer à autre chose et de se consacrer pleinement à la révolution, quitte à être déloyale envers son propre père. Elle est désormais convaincue que seule l’action violente pourra faire bouger les lignes. Cette opinion est renforcée par une série de visions chimériques de figures révolutionnaires du passé qui l’invitent à les rejoindre et à devenir la meneuse du mouvement. Laura accepte son destin lors d’un rêve prophétique, et plus personne ne semble en mesure de l’empêcher d’accomplir sa nouvelle mission.
Acte III - La barricade
Giuseppe a décidé de rejoindre la police et en revêt l’uniforme. Il sent que sa relation avec Cristina ne tient plus qu’à un fil. Il lui déclare une nouvelle fois sa flamme, mais la jeune femme le repousse. Alors que Giuseppe s’apprête à la violenter, Carlo fait son apparition, et une dispute éclate entre les deux hommes. Ayant appris que Carlo avait pactisé avec les forces de police, les manifestants interrompent la dispute et maudissent leur ancien chef de file.
Dans un manifeste, Laura exprime ses opinions politiques radicales : seule la guérilla urbaine permettra de détruire l’appareil de contrôle de l’État. Plus modéré dans son engagement politique, Carlo ne reconnaît plus Laura et se sent trahi par celle qui, désormais, souhaite commettre des actes terroristes.
Sur une barricade, les manifestants, accompagnés par Cristina et Lorenzo, n’en reviennent pas de voir Giuseppe aux côtés des forces de police. Pour sa part, Laura prépare des explosifs qu’elle dissimule dans l’étui de son violon. Elle se prépare à accomplir sa mission, accompagnée par les autres manifestants qui la prennent pour modèle. Soudain, une immense explosion survient, et le feu ravage la barricade.
L’esprit de Laura rejoint désormais les grandes figures révolutionnaires du passé.