La Maréchale savoure le temps passé avec son jeune amant, lorsque l'arrivée soudaine de son cousin déclenche une série d'événements comiques. Avec un honneur en jeu, un statut social troqué et un bonheur qui s’avère illusoire, la Maréchale accepte que le temps ne peut être arrêté et qu'elle doit donner sa liberté au jeune amour.
Une musique exquise, une comédie poignante et une romance digne d'un conte de fées : Der Rosenkavalier (Le Chevalier à la rose) a tout pour plaire. Pour sa première représentation à Garsington, Bruno Ravella transpose ce qui est peut-être l'opéra le plus célèbre de Richard Strauss dans le glamour des années 1950. Jordan de Souza dirige l'excellent Philharmonia Orchestra et une remarquable distribution. « Garsington est de retour avec un spectacle qui est un régal pour les oreilles et un délice pour les yeux. » Mail on Sunday
Distribution
The Marschallin | Miah Persson |
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Octavian (Quinquin) | Hanna Hipp |
Sophie von Faninal | Madison Leonard |
Baron Ochs of Lerchenau | Derrick Ballard |
Herr von Faninal | Richard Burkhard |
Marianne Leitmetzerin | Rebecca von Lipinski |
Valzacchi | Colin Judson |
Annina | Kitty Whately |
An Italian tenor | Oliver Johnston |
A commissar of police | Julian Close |
A notary | Kieran Rayner |
Leopold (silent) | Timothy Blore |
Faninal’s major-domo | Glen Cunningham |
An innkeeper | Alexander Aldren |
The Marschallin’s major-domo | Richard Pinkstone |
Three noble daughters | Zoe Drummond, Flora Macdonald, Gabriella Bellenes |
A milliner | Meinir Wyn Roberts |
An animal seller | Osian Wyn Bowen |
Boots | James Atkinson |
Cupid (silent) | George Nearn Stuart |
Lackeys | Guy Elliott, Edward Robinson, David Horton, Mark Nathan |
Waiters | Seumas Begg, Osian Wyn Bowen, James Geidt, Joe Chalmers |
Chœurs | Chœur de Garsington Opera |
Orchestre | Philharmonia Orchestra |
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Musique | Richard Strauss |
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Direction musicale | Jordan de Souza |
Mise en scène | Bruno Ravella |
Texte | Hugo von Hofmannsthal |
Designer | Gary McCann |
Lumières | Malcolm Rippeth |
Chef·fe des Chœurs | Jonathon Cole-Swinard |
Assistant(e) direction musicale | Anthony Legge |
Assistant·e mise en scène | Jeanne Pansard-Besson |
Équipe musicale | Kate Golla, Nicholas Ansdell-Evans, Richard Peirson |
Coach linguistique | Katja Vanessa Parmar |
Stage manager | Kate Watkins |
Deputy stage manager | Ben Cook |
Assistant stage manager | Lucy Neale |
Transcription for middle-sized orchestra | Eberhard Kloke |
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Vidéo
L'histoire
Acte I
La chambre de la Maréchale
La Maréchale a passé la nuit avec son jeune amant, Octavian, qu'elle appelle par son petit nom, Quinquin. Entendant des voix, ils craignent que l’époux de la Maréchale ne soit rentré à l'improviste. Octavian se déguise en soubrette, mais l'intrus est le cousin de La Maréchale, le baron Ochs auf Lerchenau. Le baron apporte la nouvelle de son mariage prochain avec Sophie, la fille de Herr von Faninal, un marchand récemment anobli. Il est très attiré par Octavian qui, ne pouvant s'échapper, est présenté par la Maréchale comme étant Mariandel, sa nouvelle femme de chambre.
Ochs est venu demander l'aide de son cousin pour trouver une personne digne de faire la traditionnelle présentation d'une rose d'argent à sa fiancée. La Maréchale s'oppose aux attentions qu'il porte à sa femme de chambre, mais Ochs n'en démord pas : de tels actes sont l'apanage d'un noble. Il pense que Mariandel est si jolie qu'elle doit avoir du sang bleu dans les veines et se vante d'avoir sa propre progéniture illégitime à son service, son valet Léopold. La Maréchale suggère le comte Octavian Rofrano comme porteur de rose et lui montre un portrait de lui. Ochs est intrigué par la ressemblance avec Mariandel.
Il est l’heure de la cérémonie du lever de la Maréchale. Le baron consulte son avocat mais perd son sang-froid lorsqu'on lui dit qu'en tant que marié, il ne peut pas stipuler les termes du contrat de mariage. Il est approché par les mystérieux Italiens, Valzacchi et Annina, qui lui proposent de veiller sur sa fiancée pour s'assurer de sa fidélité.
Lorsque tout le monde est parti, la Maréchale se souvient d'elle, jeune fille, contrainte à un mariage sans amour. Quand Octavian revient, elle le prévient qu'un jour il la quittera pour quelqu'un de plus jeune. Il rejette l'idée même. Ils discutent d'une rencontre ultérieure et se séparent froidement. La Maréchale se rend compte qu'elle ne l'a même pas embrassé pour lui dire au revoir et envoie sa servante à sa poursuite avec la rose d'argent.
Deuxième acte
La maison de Herr von Faninal
L'arrivée du porteur de rose dans la maison de Faninal est imminente. Octavian entre avec la rose d'argent et la présente à Sophie, la fille de Faninal. Après les formalités, ils discutent, mais sont interrompus par l'arrivée du marié, le baron Ochs. Sophie est consternée par la condescendance de ce dernier envers sa famille et par son comportement rustre. Spéculant sur les plaisirs de la nuit de noces à venir, Ochs se félicite de la « chance des Lerchenaus » et part discuter du contrat de mariage avec Faninal.
Sophie avoue à Octavian qu'elle ferait tout pour éviter le mariage. Il promet de l'aider. Ils sont entendus par Valzacchi et Annina qui convoquent Ochs. Celui-ci commence par rire de l'incident mais devient de plus en plus furieux lorsque Octavian insiste pour que le mariage soit annulé. Dans la lutte qui s'ensuit, Ochs est blessé. Faninal ordonne à Octavian de partir, mais en partant, il convainc les Italiens de travailler pour lui plutôt que pour Ochs. Retrouvant son sang-froid après avoir constaté que sa blessure ne met pas sa vie en danger, Ochs est réconforté par l'arrivée d'Annina avec un message de « Mariandel », suggérant un rendez-vous dans une auberge.
Troisième acte
Une chambre privée dans une auberge
Valzacchi et ses complices préparent diverses surprises pour le baron Ochs, sous la direction d'Octavian, qui est à nouveau déguisé en Mariandel. Ochs arrive mais ses tentatives de séduction sont contrecarrées par d'étranges interruptions. Il sonne la cloche, terrorisé, et se retrouve face à Annina, qui prétend être sa femme abandonnée et avoir des enfants de lui. Un commissaire de police arrive et exige que le baron explique ce qu'il fait avec une jeune fille dans sa chambre. Lorsque Ochs tente de s'en sortir en expliquant que la jeune fille est sa fiancée, Faninal apparaît, scandalisée que Mariandel soit sa fille. Il fait venir Sophie, qui attend dehors, avant de s'effondrer sous le choc. Le chaos grandit jusqu'à ce que la Maréchale entre, convoquée par Léopold au nom de son maître.
Elle prend rapidement le contrôle de la situation. Reconnaissant le commissaire comme l'ancien infirmier de l'armée de son mari, elle le convainc que tout ceci n'était qu'une blague. Ochs persiste et insiste sur son mariage avec Sophie mais la Maréchale révèle la véritable identité d'Octavian / Mariandel. Il est persuadé de partir, poursuivi par le propriétaire, les serveurs et les musiciens, qui exigent d'être payés. Comprenant le dilemme d'Octavian, la Maréchale lui dit d'aller voir Sophie. En les voyant ensemble, si clairement amoureux, elle se dit que ce qu'elle avait prédit s'est réalisé plus tôt qu'elle ne l'avait prévu.
La Maréchale se retire, laissant seuls les deux tourtereaux.
En profondeur
5 clés pour aborder Der Rosenkavalier
1° Le livret d'Hofmannsthal
Bien que Hofmannsthal ait écrit la pièce sur laquelle Strauss a composé Elektra, Le Chevalier à la Rose est la première œuvre qu'ils ont créée ensemble dès le départ. Lorsque Hofmansthal se décide sur l'intrigue, il saute l'étape du texte en prose et se met immédiatement à travailler sur le livret. Strauss commence à composer ce qu'il appelle une Komödie für Musik (comédie pour la musique) avant même que le livret ne soit terminé.
Hofmannsthal a emprunté des personnages et des éléments de l'intrigue à l'opérette L'Ingénu libertin (1907) du compositeur français Claude Terrasse et à Monsieur de Pourceaugnac (1669) de Molière. Les sources d’inspiration pour les personnalités de la Marschallin, de Ochs ou d'Octavian sont variées, mais il ne fait aucun doute que Der Rosenkavalier est une authentique création de Strauss et Hofmannsthal.
2° Notre Figaro
Strauss n'était pas étranger à l'œuvre de Mozart. Il a dirigé Le Nozze di Figaro pas moins de 30 fois avant de composer Le Chevalier à la rose. L'influence est audible. Après Elektra et Salomé, Strauss est impatient de composer une œuvre légère pour une fois. Il s'est mis d'accord avec Hofmannsthal sur un thème qu'ils ont d'abord intitulé « Ochs von Lerchenau ».
L'action se déroule à Vienne dans les années 1740 sous Marie-Thérèse d’Autriche et s'inspire de Wolfgang Amadeus Mozart. Strauss et Hofmannsthal l'ont même appelé « notre Figaro » pour souligner les similitudes entre les deux œuvres. Les parallèles entre les personnages sont particulièrement frappants. Qui est la Marschallin, sinon la Comtesse déguisée ? Ne reconnaissez-vous pas Cherubino dans Octavian ?
3° Un rôle travesti
A propos d'Octavian : quelle incroyable présence scénique ! Il est sur scène pendant presque toute la durée de l'opéra, chantant les premiers et derniers mots. Objet de désir des trois autres rôles principaux, Octavian est le partenaire principal de chacun d'eux. Et comme si cela n'était pas assez exigeant, il doit également supporter une double mascarade : il est joué par une femme et prétend en être une dans l'intrigue. L'inclusion d'un rôle travesti est, bien sûr, une autre allusion aux Noces de Figaro de Mozart.
Comme il est l'amant de la Marschallin et le prétendant de Sophie, toute la musique d'amour de l'opéra est chantée par des femmes. Leur glorieux trio final est l'un des moments forts de l'opéra et son passage le plus célèbre.
4° Le rituel de la rose
Malgré les traits historiques et traditionnels de Der Rosenkavalier, l'opéra déborde de fantaisie. Vous ne le devinerez peut-être pas en lisant le titre, mais le rituel central de la rose n'a jamais vraiment existé. L'idée de présenter une rose d'argent lors d'une cérémonie de fiançailles est une pure invention et permet de souligner la distinction de classe inhérente à l'œuvre.
La musique qui semblait si arriérée aux collègues d'avant-garde de Strauss (Otto Klemperer l'appelait même « eau sucrée ») n'était pas tant du XVIIIe siècle. La musique de valse n'était pas encore connue et ne fut inventée qu'au XIXe siècle dans la Vienne bourgeoise.
5° La rose dans le jardin de Garsington
Bruno Ravella place la nouvelle production somptueuse de Garsington Opera dans les décors rococo de Gary McCann, déplaçant l'action dans les années 50 imprégnées de Dior. Des ornements sensuels sur les murs et le plafond, des costumes somptueux et des performances sensationnelles sur scène et dans la fosse : ce Rosenkavalier est « un régal pour les yeux et les oreilles » (Culture Whisperer). Jordan de Souza dirige le Philarmonia Orchestra et une distribution talentueuse qui entoure la Marchallin Miah Persson.