Barber dress reh © Julian Guidera
Garsington Opera

Il barbiere di Siviglia

Rossini
Ce spectacle n'est plus disponible en vidéo à la demande, mais vous pouvez encore profiter des contenus annexes à la production.
Diffusé le Disponible jusqu'au Enregistré le
Chanté en
italien
Sous-titres en
anglais
italien

Un comte passionné fait appel à un barbier et homme à tout faire pour l'aider à courtiser et épouser une femme vive d’esprit. Mais il leur faudra toute leur ruse - ainsi que quelques déguisements et pots-de-vin - pour que l'amour triomphe.

La musique joyeuse et inventive de Rossini en fait un triomphe du rythme comique. Mais malheur à quiconque prendrait trop de libertés. Adelina Patti, la grande diva du 19ème siècle, chanta un jour à Rossini l'aria « Una voce poco fa » à Rossini, en y ajoutant de nombreux ornements. Le compositeur répondit : « Très bien, ma chère, et qui a écrit le morceau que vous venez d'interpréter ? » La production du Garsington Opera est mise en scène par Christopher Luscombe, qui situe l'action à Séville en 1929, et dirigée par Douglas Boyd, qui fait jouer The English Concert sur des instruments d'époque. Le superbe décor de Simon Higlett montre Séville en plein essor, d'abord dans une scène de rue aux couleurs exubérantes, puis, alors que l'extérieur de la résidence de Bartolo pivote, dévoile les trésors qui se cachent à l'intérieur : une éruption d'or et de marbre, une ode au luxe et à la mode. Un régal pour les yeux et les oreilles, diffusé sur OperaVision à l'occasion de World Opera Day, la journée mondiale de l'opéra.

DISTRIBUTION

Comte Almaviva
Andrew Stenson
Figaro
Johannes Kammler
Rosine
Katie Bray
Docteur Bartolo
Richard Burkhard
Don Basile
Callum Thorpe
Fiorello
Matthew Palmer
Berta
Josephine Goddard
Ambroise
Frazer Scott
L'officier
William Searle
Le notaire
Daniel Vening
Fortepiano
Ashok Gupta
Violoncelle
Joseph Crouch
Orchestre
The English Concert
Chœurs
Garsington Opera Chorus
...
Musique
Gioachino Rossini
Texte
Cesare Sterbini
Direction musicale
Douglas Boyd
Mise en scène
Christopher Luscombe
Décors et costumes
Simon Higlett
Lumières
Howard Hudson
Mouvements
Ewan Jones
Assistant(e) direction musicale
Ashok Gupta
Assistant(e) mise en scène
Ruth Knight
Directeur de combats
Kevin McCurdy
Chef des Chœurs
Jonathon Cole-Swinard
Équipe musicale
Chad Vindin
Coach linguistique
Patrizia Dina
...

Vidéo

Trailer

Un avant-goût du Barbier de Séville

Le chef-d'œuvre comique de Rossini et ses mélodies inoubliables.

Lire moinsLire la suite
En coulisses

Christopher Luscombe (metteur en scène)

Le metteur en scène Christopher Luscombe nous présente Il barbiere di Siviglia (Le Barbier de Séville) à Garsington Opera.

Lire moinsLire la suite

L'HISTOIRE

Le comte Almaviva a vu à Madrid la pupille du docteur Bartolo, Rosine, et en est tombé amoureux. Il l'a suivie à Séville, où il se fait passer pour un étudiant sans le sou du nom de Lindoro.

Acte I
Le comte a engagé des musiciens pour jouer sous le balcon de Rosine. Pas de réponse. Entre Figaro, barbier de la ville et factotum. Le comte reconnaît en lui un ancien serviteur et lui confie ses intentions, mais il est interrompu par un bruit provenant de la maison de Bartolo. Il entend que Bartolo a l’intention d’épouser sa pupille plus tard dans la journée. Figaro persuade le comte de donner la sérénade à Rosine, mais sa réponse est brusquement interrompue. Appâté par une belle récompense, Figaro conçoit un plan pour faire entrer le comte dans la maison de Bartolo en l'habillant en soldat et en prétendant qu'il y est logé.

Rosine est tombée amoureuse de son admirateur secret. Bartolo, quant à lui, a entendu des rumeurs sur les vues du comte Almaviva et est bien décidé à contrecarrer ses plans. Le maître de musique de Rosine, Don Basilio, lui conseille de se servir de la calomnie comme d'une arme. Figaro suggère à Rosine d'encourager Lindoro en lui écrivant une lettre. Elle est ravie de découvrir qu'elle a une longueur d'avance.

On frappe à la porte, annonçant l'arrivée d'un soldat ivre qui demande à être hébergé. Dans la confusion qui s'ensuit, Almaviva, déguisé, parvient à glisser un message à Rosine. La fureur de Bartolo face à cette intrusion provoque une telle agitation qu’on appelle la police. Almaviva évite l'arrestation en révélant subrepticement son rang, ce qui déconcerte tout le monde.

Acte II
Bartolo tente de démêler les événements de la matinée. Il est interrompu par l'arrivée du comte, déguisé cette fois en Don Alonso, un professeur de musique qui prétend être venu donner sa leçon de chant à Rosine à la place de Don Basilio, souffrant. Rosine choisit un air d'un nouvel opéra, La Précaution inutile, au grand dam de Bartolo, qui préfère les airs plus traditionnels. Le comte parvient à dire à Rosine qu'il est son Lindoro bien-aimé et qu'il veut s’enfuir avec elle à minuit.

Figaro vient raser Bartolo et en profite pour lui voler ses clés. Don Basilio, en mauvaise santé, fait une apparition inattendue. On le persuade, non sans mal, qu'il a de la fièvre et qu'il doit retourner se coucher immédiatement. Malgré les efforts de Figaro, Bartolo surprend les deux amants en train de chuchoter et jette Almaviva hors de la maison. La servante, Berta, se demande si l'amour n'a pas rendu tout le monde fou.

Bartolo et Basilio concluent que le mystérieux Don Alonso n'était autre que le comte. Basilio est envoyé chercher un notaire immédiatement. Bartolo confronte Rosine au sujet de la lettre qu'elle a envoyée à Lindoro et la persuade que ce dernier est l'agent du comte Almaviva, qui ne veut l'épouser que pour son argent. Croyant avoir été dupée, elle accepte d'épouser Bartolo et lui révèle son projet de fugue.

Figaro et Almaviva s'introduisent dans la maison par le balcon. Rosine refuse de partir jusqu'à ce qu'elle apprenne que Lindoro est en fait le comte Almaviva lui-même. Leur bonheur est tel que Figaro a toutes les peines du monde à les persuader de s'échapper. Lorsqu'ils tentent de descendre du balcon, ils découvrent que l'échelle a disparu. Tout semble perdu, et Basilio arrive avec un notaire pour marier Rosine à Bartolo. Heureusement, il accepte un pot-de-vin important et assiste au mariage de Rosina avec le comte. Bartolo revient trop tard et doit s'avouer vaincu.

EN PROFONDEUR

Entrevue avec Douglas Boyd et Christopher Luscombe

Douglas Boyd: Garsington Opera a une importante tradition de représentation des opéras de Rossini, notamment Armida, Maometto secondo, La donna del lago, Il turco in Italia - certains des opéras les plus inhabituels ! Mais cela faisait 20 ans que nous n’avions pas interprété le plus célèbre d'entre eux, Il barbiere di Siviglia. C'est la première fois que nous dirigeons et mettons en scène cette œuvre. Mais je la connais très bien et elle me tient à cœur en tant qu'ancien hautboïste. Je l'ai enregistrée avec le Chamber Orchestra of Europe dirigé par Claudio Abbado, avec Plácido Domingo, Kathleen Battle, Ruggero Raimondi, et j’en garde donc le souvenir de quelque chose d'absolument exceptionnel sur le plan musical. Abbado nous a donné l'impression de jouer l'œuvre pour la première fois - c'était nouveau, frais et enivrant. Dès le début, il y avait une étincelle, un sentiment d'être dans des montagnes russes.

Christopher Luscombe: C'est vraiment passionnant, car je suppose que le but avec n’importe quel classique est de lui donner de la fraîcheur et un impact. L'une des façons d'y parvenir, je pense, est simplement de traiter les personnages comme des personnes réelles et de créer un environnement crédible pour la pièce. J'aimerais que nous allions au cœur de ce qui se passe, que nous découvrions ce qu'ils attendent les uns des autres, ce qui les fait vibrer. Le décorateur Simon Higlett et moi-même avons décidé de situer la pièce dans une Séville très reconnaissable, et nous sommes allés tous les deux l'explorer. C'était fascinant de voir des maisons avec des balcons et des fenêtres en cage, dans des rues délibérément étroites pour empêcher la lumière du soleil de pénétrer. L'aria calomnieuse de Don Basilio est faite pour cette ville - elle est faite pour l'intrigue.

DB: Cela facilite les complots et les subterfuges de l'intrigue, n'est-ce pas ? Et je suis étonné que Rossini ait pu créer des portraits musicaux aussi crédibles alors qu'il n'avait que 23 ans lorsqu'il a composé cet opéra. Pour moi, il y a une grande similitude entre Rossini et Mozart au niveau de l'énergie et de la précocité. De plus, ils ont tous deux créé des opéras à partir de pièces de Beaumarchais. Je veux travailler avec les musiciens de The English Concert et avec les chanteurs pour trouver une interprétation véridique, une intégrité rythmique pour la musique. Il est passionnant de donner aux chanteurs une certaine liberté d'ornementation, mais tout doit être ancré dans ce que Rossini a mis sur la page - il est essentiel de ne pas perdre l'élan dramatique.

CL: De même, j'ai envie de revenir à Beaumarchais, car son sens du comique découle clairement d'une vérité psychologique. Il s'est à son tour inspiré de Molière, dont il devait bien connaître les pièces. La représentation du docteur Bartolo, tourmenté par son amour pour Rosine, présente des parallèles évidents avec L’École des femmes de Molière, où Arnolphe, un homme aisé et d'âge mûr, devient obsédé par sa jeune pupille, Agnès. C'est un véritable tourment pour Bartolo - Beaumarchais et Rossini indiquent clairement que ses sentiments ne sont pas simplement dus à l'avarice. C'est un médecin fortuné, la dot est donc attrayante, mais ce n'est pas tout. C'est ce que reflète notre décision de situer l'action en 1929. C'était une année miraculeuse pour Séville, lorsque la ville a accueilli l'exposition universelle. C'était l'endroit où il fallait être, et il y avait beaucoup de nouvelles constructions, y compris une rangée de fabuleux pavillons Art déco le long de la rive. C'était une époque glamour, un monde d'argent, mais où chacun connaissait sa place - une société structurée et ordonnée de serviteurs et de maîtres, où les hommes sortaient et se promenaient et où les femmes restaient la plupart du temps à la maison. Rosina est prisonnière d'une cage dorée, mais elle est forte et pleine de ressources, toujours en avance sur les autres, même sur Figaro. Nous plaçons le salon de coiffure de Figaro bien en vue, car c'est son QG, le centre névralgique de Séville. Il ne se contente pas de raser et de couper les cheveux, c'est à la fois l'épicerie du coin, le café et l'agence matrimoniale.

DB: Figaro est comme ce personnage du film Local Hero, le comptable qui devient propriétaire et réceptionniste de l'hôtel, puis barman au pub et, la dernière fois que vous l'apercevez, il conduit le seul et unique taxi du village. Il y a juste un petit risque qu'après un long entracte, avec beaucoup de nourriture et de boisson, lorsque les gens reviennent dans l'auditorium et entendent une séquence de récitatif, ils s'enfoncent un peu plus dans leur siège et s'endorment un peu plus ! Nous nous sommes demandé s'il n'y avait pas une autre façon de commencer la seconde partie et de recréer l'effervescence de l'ouverture. L'ouverture d'une œuvre moins connue de Rossini, Sigismondo, est absolument sur le même mode, et nous l'avons donc empruntée pour notre entracte. Et comme le compositeur a lui-même emprunté l'ouverture du Barbiere à une œuvre antérieure, cette décision semble tout à fait rossinienne ! Nous l'avons un peu abrégée, mais je pense qu'elle devrait donner le coup d'envoi du deuxième acte et nous replonger dans ce monde survolté.

Propos recueillis par Henrietta Bredin