Un beau prince tombe amoureux d'une princesse kidnappée. Armés d'instruments de musique, lui et son acolyte chantant organisent une mission de sauvetage qui mettra à l'épreuve leur engagement envers la vérité, l'amour et l'humanité elle-même.
Cette nouvelle production colorée et originale du dernier opéra de Mozart a été conçue et mise en scène par Netia Jones. Elle met en vedette Louise Alder, lauréate du Prix du Public Dame Joan Sutherland dans le cadre du BBC Cardiff Singer of the World 2017, dans le rôle de Pamina.
Distribution
Pamina | Louise Alder |
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Tamino | Benjamin Hulett |
Papageno | Jonathan McGovern |
Sarastro | James Creswell |
Queen of the Night | Sen Guo |
First Lady | Katherine Crompton |
Second Lady | Marta Fontanals-Simmons |
Third Lady | Katie Stevenson |
Monostatos | Adrian Thompson |
Speaker | Richard Burkhard |
Papagena | Lara Marie Müller |
Elder | Adam Temple-Smith |
Elder | James Ioelu |
First Boy | Lucas Rebato |
Second Boy | Freddie Jemison |
Third Boy | Dionysios Sevastakis |
Red Priest (silent) | Stuart Thorn |
Chœurs | Chœur de Garsington Opera |
Orchestre | Orchestre de Garsington Opera |
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Musique | Wolfgang Amadeus Mozart |
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Direction musicale | Christian Curnyn |
Mise en scène | Netia Jones |
Lumières | Mark Jonathan |
Texte | Emanuel Schikaneder |
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Vidéo
L'histoire
Acte I
Tamino est poursuivi par un serpent géant et s'évanouit de terreur avant d'être sauvé par les Trois Dames au service de la Reine de la Nuit. Alors qu'elles partent prévenir la reine, l'oiseleur Papageno découvre le cadavre du monstre et prétend l'avoir tué. Les Dames reviennent et donnent à Tamino un portrait de la fille de la Reine, Pamina, qui aurait été asservie par le maléfique Sarastro. Elles cadenassent la bouche de Papageno en guise de punition pour son mensonge. Tamino est envoûté par la photo de Pamina et, lorsque la reine apparaît, promet qu'il tentera de la sauver. Les Dames donnent une flûte magique à Tamino et des clochettes magique à Papageno puis leur disent qu’elles seront guidées par Trois Garçons.
Dans une pièce du palais de Sarastro, Pamina est menacée par le serviteur de ce premier, Monostatos. L’arrivée inattendue de Papageno l’effraie et Papageno dit à Pamina que Tamino est en route pour la sauver. Pamina se réjouit d'entendre que Tamino est amoureux d'elle et elle rassure Papageno sur le fait que lui aussi trouvera le véritable amour.
Alors qu'il est conduit par les Trois Garçons au temple de Sarastro, un prêtre confie à Tamino que c'est la Reine de la Nuit qui est diabolique, pas Sarastro. Charmant les créatures féroces qui l'entourent en jouant de sa flûte magique, il part à la recherche de Pamina. Monostatos et ses partisans capturent Papageno et Pamina qui tentent de s'échapper, mais sont désarmés par le son des cloches magiques. Sarastro promet à Pamina qu’elle finira par être libre et punit Monostatos. Lorsque Pamina et Tamino se rencontrent enfin, ils sont immédiatement séparés. Papageno et Tamino sont conduits dans le temple.
Acte II
Sarastro et ses partisans décident que Tamino devra pratiquer des rites d'initiation avant de rejoindre leur fraternité. Ils invoquent les dieux Isis et Osiris, leur demandant de protéger Tamino et Pamina.
Monostatos tente d'attaquer Pamina endormie mais il est découvert par la Reine de la Nuit. Elle donne un couteau à sa fille et lui ordonne de tuer Sarastro. Monostatos assiste à cette rencontre et menace de trahir Pamina si elle ne se donne pas à lui. Il est découvert et banni par Sarastro, qui conseille et réconforte Pamina.
Dans le cadre de leur initiation, Tamino et Papageno doivent rester silencieux et s'abstenir de manger. Papageno est incapable de respecter ces conditions et commence immédiatement à flirter avec une vieille femme qui disparaît lorsqu'il lui demande son nom. Les Trois Garçons viennent guider Tamino tout au long de son voyage et exhortent Papageno à se taire. Quand Pamina apparaît enfiin, Tamino respecte son voeu et reste silencieux, provoquant le désespoir de celle-ci.
Tamino n'a plus que deux rites à effectuer. Papageno aspire à se marier et, en l’absence de quelqu'un d'autre, accepte d’épouser la vieille femme, qui se transforme immédiatement en son homologue juvénile, Papagena, avant de disparaître à nouveau.
Folle de chagrin, Pamina tente de se suicider mais elle est sauvée par les Trois Garçons qui l'assurent de l'amour que lui porte Tamino. Pamina et Tamino sont enfin réunis pour passer les épreuves du feu et de l’eau, avec la flûte magique comme protection.
Papageno tente de se suicider mais les Trois Garçons l’arrêtent juste à temps et lui rappellent qu'il possède des clochettes magiques. Il les joue et, miraculeusement, Papagena réapparaît. La Reine de la Nuit, accompagnée de ses Trois Dames et de Monostatos, attaque la forteresse de Sarastro mais elle est battue. Sarastro se joint à Pamina et Tamino afin de célebrer le triomphe du courage, de la vertu et de la sagesse.
En profondeur
5 clés pour aborder La Flûte enchantée
1° Les dernières années de Mozart
La guerre austro-turque de 1788-1791 causa des difficultés aux musiciens de Vienne, les aristocrates ayant à se serrer la ceinture. Les prix des denrées alimentaires et les taxes ayant augmenté, il y eut des émeutes de la faim et les membres de l'élite culturelle durent fuir la capitale, craignant un enrôlement forcé. Inquiet quant à sa situation financière, Mozart avait réduit considérablement ses compositions. Endetté, il fut contraint de demander des prêts à des amis. Il voyagea également en dehors de l'Autriche afin de donner des représentations et obtenir de nouvelles commissions, mais cela ne lui permit pas de gagner beaucoup d'argent. À la fin de la guerre, de riches mécènes purent à nouveau offrir leur soutien à Mozart. Soulagé, il retrouva sa volonté de composer. En 1791, Mozart écrivit quelques-unes de ses œuvres les plus célèbres, notamment son Concerto pour clarinette, son Concerto pour ciano n°27, son Quintette à cordes n°6 et ses opéras La clemenza di Tito et Die Zauberflöte - connu en France sous le nom La Flûte enchantée. Son dernier opéra fut présenté au Théâtre auf der Wieden le 30 septembre 1791, Mozart lui-même en tant que chef d'orchestre. Celui-ci mourut de causes inconnues neuf semaines plus tard, laissant son Requiem inachevé.
2° Oiseau et Libretto
Le librettiste de La Flûte enchantée est Emanuel Schikaneder, un imprésario allemand, dramaturge, acteur, chanteur et compositeur, âgé de quatre ans de plus que Mozart. Il dirigea une troupe de chanteurs et d'acteurs qui interprétaient des opéras de Mozart, Haydn et Süssmayr dans les théâtres de Vienne. Plusieurs scènes de La Flûte enchantée ressemblent à celles d’œuvres littéraires populaires dans la capitale autrichienne à l’époque, à savoir les traductions allemandes du roman médiéval Yvian et du roman Séthos ainsi que l’essai « Über die Mysterien der Ägypter » (« Sur les mystères des Egyptiens ») par le scientifique et franc-maçon Ignaz von Born. Lorsque l'opéra a ouvert ses portes au Théâtre auf der Wieden, Schikaneder a joué le rôle de l'oiseleur solitaire Papageno lui-même. Peu de temps après, il fut profondément affecté par la mort de Mozart et organisa un spectacle-bénéfice de La Flûte enchantée afin de soutenir Constanze, la veuve du compositeur.
3° Trois : le nombre magique
Le numéro trois est un thème récurrent dans cet opéra. L'ouverture commence par les trois notes de la triade tonique du mi bémol majeur, qui comporte trois bémols à la clef. Mozart était un franc-maçon et il associa cette clé prépondérante à l'opéra à cet ordre fraternel. Au cours de ses aventures, Tamino rencontre trois femmes, trois enfants, trois esclaves et trois prêtres qui président trois temples. Le numéro trois fait partie du symbolisme maçonnique: les frères frappent trois fois, ils s'efforcent d'obtenir trois grades et les loges sont surveillées par trois officiers principaux.
4° Les Mystères des Egyptiens
La Reine de la Nuit représente le pouvoir féminin, la lune, l'obscurité, la négativité, l'irrationalité et le chaos, tandis que Sarastro représente le pouvoir masculin, le soleil, la lumière, la positivité, la rationalité et l'ordre. Sarastro et ses frères vénèrent deux personnages clés de la mythologie égyptienne ancienne, à savoir Isis et Osiris. Mozart lui-même avait visité le temple d'Isis, à Pompéi, quelques années seulement après qu'il ait été découvert. Selon la légende, Isis et Osiris ont eu un fils, Horus, qui a juré de venger le meurtre de son père par Set, dieu du chaos. Cela mena à quatre-vingts ans de compétitions et de batailles au cours desquels Horus perdit un œil et Set un testicule. Les dieux déclarèrent Horus vainqueur et l'ordre fut rétabli dans le monde.
5° Lapin Blanc et féérie
Cette nouvelle production de La Flûte enchantée au Garsington Opera a été conçue et mise en scène par Netia Jones, que le journal The Observer a qualifié de « metteuse en scène d'opéra la plus imaginative travaillant en Grande-Bretagne aujourd’hui ». Jones n’est pas étrangère au monde merveilleux des opéras de conte de fées : elle a réalisé en 2015 Alice au pays des merveilles d’Unsuk Chin pour le Los Angeles Philharmonic et on retrouve des traces colorées du monde d’Alice dans sa mise en scène de La Flûte enchantée. Jones a également réalisé A Midsummer Night's Dream au festival d’Aldeburgh en 2017, mais elle n’est pas la première à avoir été inspirée par le Roi des Fées : quand Emanuel Schikaneder et sa troupe sont arrivés au Théâtre auf der Wieder en 1789, le premier opéra qu'ils ont joué était Oberon de Paul Wranitzky. Son succès a encouragé Schikaneder à produire plus d'opéras de contes de fées, culminant deux ans plus tard avec l'écriture de La Flûte enchantée.