5 clés pour aborder Il corsaro
1° Un opéra qui trouve son inspiration chez Lord Byron
Fasciné depuis longtemps par le long poème « The Corsair » du poète anglais Lord Byron, Verdi envisage sérieusement d’en faire la base d’un opéra en 1845 afin de répondre à une commande du Her Majesty’s Theatre à Londres. Il confie le livret à un certain Piave, mais le voyage à Londres et ajourné. Verdi insiste toutefois auprès de Piave pour qu’il ne donne le livret à personne d’autre. Poème épique, « The Corsair » se concentre sur les humeurs des protagonistes plutôt que sur les événements qui les provoquent. On y trouve les stéréotypes humains romantiques qui tentent de se dresser contre la Nature, vigoureuse et souveraine.
2° La nécessité d’honorer son contrat avec son éditeur
C’est finalement l’éditeur de Verdi, Francesco Lucca, qui lui commande l’opéra. Verdi l’écrit rapidement durant l’hiver 1847-1848, pendant un bref séjour à Paris. C’est en réalité parce que le compositeur italien n’éprouve pas beaucoup de sympathie pour son éditeur, rival de Ricordi, et qu’il doit honorer son contrat avec lui qu’il accepte cette commande… Anxieux, il se débarrasse ainsi de ses obligations contractuelles.
3° Verdi peu soucieux du destin de son opéra
Francesco Lucca, son éditeur, a fait programmer Il corsaro au Teatro Grande de Trieste mais Verdi est absent à la première. Lui qui prend presque systématiquement la peine de superviser chacun des détails de ses créations, il ne s’implique aucunement dans les préparatifs de cet opéra. Les productions de deux autres de ses opéras, I Masnadieri à Londres, et Jérusalem, à Paris, semblent par ailleurs beaucoup l’occuper, au détriment d’Il corsaro.
4° Une rareté, une vraie
Vous n’avez sans doute jamais entendu parler de cet opéra de Verdi… Et pour cause, il n’est que rarement donné. À l’époque de sa création, l’opéra ne rencontre pas beaucoup de succès, et l’œuvre compte quelques reprises en Italie avant de disparaître totalement du répertoire. Ce n’est qu’en 1963 que l’opéra est redonné à Venise, et en 1966 en dehors de l’Italie.
5° Pour aller plus loin…
Bien que l’opéra soit très peu connu, la plus connue des cantatrices, Maria Callas, en a interprété l’un de ses rôles principaux. En attendant de regarder le streaming, écoutez la diva interpréter un air du personnage de Medora, fiancée de Corrado, dans ce qui semble être une séance de répétition.