La Flûte enchantée
Le dernier opéra de Mozart raconte les tribulations de deux jeunes couples qui s'opposent et se complètent - Tamino et Pamina, Papageno et Papagena - qui, dans leur quête d'amour, traversent les ténèbres pour atteindre la lumière et le bonheur.
Qui n'a pas de souvenirs de son passage à l'école? ce lieu de nouvelles découvertes, de rencontres avec l'autorité et peut-être parfois de rêveries au fond de la classe... La nouvelle production du Royal College of Music met en scène La Flûte enchantée dans un collège et un paysage onirique peuplé de désirs secrets. Comme l'explique la metteuse en scène Polly Graham ci-dessous, c'est la toile de fond idéale pour des protagonistes qui sont « à l'aube de l'éveil sexuel, aux prises avec de grandes idées intellectuelles, et à un moment de leur vie où les choses se produisent pour la première fois, où les interactions avec les adultes peuvent être tendues ». Michael Rosewell dirige une ribambelle de jeunes talents sur scène et dans la fosse, ayant tous eux-mêmes quitté l'école il n'y a pas si longtemps.
Distribution
Sarastro | Jamie Woollard |
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Tamino | Michael Bell |
Speaker | Dafydd Allen |
First Priest | Henry Wright |
Second Priest | Daniel Bell |
Queen of the Night | Clara Barbier |
Pamina | Charlotte Bowden |
First Lady | Sofie Lund-Tonnesen |
Second Lady | Annabel Kennedy |
Third Lady | Emma Roberts |
First Boy | Leah Redmond |
Second Boy | Denira Coleman |
Third Boy | Taryn Surratt |
Papagena | Sofia Kirwan-Baez |
Papageno | Edward Jowle |
Monostatos | Dafydd Jones |
First Armed Man | Sam Harris |
Second Armed Man | Redmond Sanders |
Chœurs | Maddie Boreham |
Chœurs | Angelina Dorlin-Barlow |
Chœurs | Matt Curtis |
Chœurs | Sam Hird |
Orchestre | Royal College of Music Opera Orchestra |
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Musique | Wolfgang Amadeus Mozart |
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Texte | Emanuel Schikaneder |
Direction musicale | Michael Rosewell |
Mise en scène | Polly Graham |
Lumières | Tim Mitchell |
Co-designers | Rosie Elnile, Hazel Low |
Mise en mouvement | Kate Flatt |
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Vidéo
L'histoire
Acte I
Dans un collège, Pamina subit les avances non désirées de son professeur, Sarastro. Nous la suivons, elle et ses camarades de classe, dans un paysage onirique.
Trois femmes sauvent Tamino et Monostatos d’un serpent mortel avant de les séduire. Tamino se lie d’amitié avec Papageno. Les femmes donnent à Tamino une photo de Pamina dont il tombe immédiatement amoureux.
L’amour de Tamino pour Pamina se consolide lorsque la Reine elle-même chante son indignation à l’égard de Pamina. La Reine lance un défi : si Tamino réussi à sauver Pamina de Sarastro, il sera digne de l’amour de Pamina.
Les femmes offrent un carillon magique à Papageno et une flûte enchantée à Tamino pour les aider lorsqu’ils partiront à la recherche de Pamina. Ils seront accompagnés par trois collégiennes.
Papageno apporte la nouvelle à Pamina : Tamino s’est épris d’elle.
Tamino est guidé par trois collégiens jusqu’à la bibliothèque où il rencontre un professeur qui défend la réputation de Sarastro malgré les doutes de Tamino. Alors que Tamino tente de comprendre la vérité, un groupe d’animaux lui apparaît, hyptonisés par la musique de la flûte.
Le pouvoir de cette musique est interrompu par des messages provenant de Papageno. Tamino part à sa recherche. Papageno et Pamina sont surpris par Monostatos, avec qui elle entretient une relation mouvementée, mais le conflit est amorcé lorsque Pamina sort un joint et Papageno se souvient du carillon magique. Les professeurs surprennent Mosnostatos en train de fumer et le punissent.
Pamina défie Sarastro et invoque le pouvoir de la Reine.
Tamino et Pamina sont désignés comme délégués de classe et découvrent qu’ils ont des sentiments l’un pour l’autre. L’assemblée de l’école se termine par un hymne vertueux à la justice et aux bonnes manières.
Acte II
En classe Tamino envoie une note à Pamina lui proposant de faire une pause. Sarastro interrompt le cours et confisque la lettre. Les professeurs de l’école conseillent aux garçons de se méfier des femmes avant tout chose, car elles détourneront toujours un homme du droit chemin. Les garçons de l’école se mettent d’accord pour prêter serment et ne plus parler aux filles.
Les trois femmes parviennent à briser le serment de Tamino et Papageno mais sont chassées de la bibliothèque par une bande de garçons.
Pamina repousse les avances de Monostatos. La Reine arrive et met Pamina à l’épreuve : elle doit tuer Sarastro. Sarastro et les professeurs veulent discipliner les filles de l’école.
Papagena dit à Papageno qu’elle l’aime. Les trois collégiennes conseillent à Tamino et Papageno de perséverer dans leur quête. Pamina essaie de reprendre contact avec Tamino mais se heurte à son silence. Elle est désespérée. Elle est sauvée par les trois collégiennes qui lui assurent que Tamino l’aime.
Les garçons de l’école poursuivent leur jeu du silence mais Tamino les confronte et, à l’image de Pamina, avoue à celle-ci ses sentiments.
Papageno cherche Papagena. Il craint de ne pas la trouver. Alors qu’il contemple la mort, il est sauvé par les trois collégiennes qui lui rappellent que sa cloche est là pour l’aider à réaliser son vœu véritable.
Repoussé par Pamina, Monostatos se sent seul. Sarastro revient auprès des élèves. L’assemblée de l’école se termine par un hymne à l’éveil spirituel.
En profondeur
Polly Graham, metteuse en scène
Le spectacle débute avec quelques mots du chef d’orchestre Michael Rosewell. Comment devons-nous voir cet opéra aujourd’hui, et lui donner du sens, de la pertinence et de la vie ?
En situant l’action dans un collège, nous avons des protagonistes vraiment jeunes, à l’aube de leur éveil sexuel, aux prises avec de grandes idées intellectuelles et à un moment de leur vie où les choses se produisent pour la première fois et où les interactions avec les adultes peuvent être tendues.
Inspiré d’un essai de la psychanalyste Sabina Spielrein, nous comparons l’espace scolaire à un paysage de rêve où les protagonistes peuvent explorer leurs désirs les plus profonds et faire face à leurs démons intérieurs. Quiconque entre dans le jardin du désir peut le faire. C’est un paysage féerique qui offre une relecture des relations entre les genres : des demoiselles chevaleresques qui sauvent les jeunes hommes vulnérables, à la force incantatoire de la Reine de la Nuit qui apparaît à Pamina et l’encourage à se confronter à Sarastro pour vaincre sa peur de ce professeur prédateur. Les présents que reçoivent Papageno et Tamino – le carillon magique et la flûte enchantée – deviennent des moyens pour eux d’accéder à leurs désirs.
Le désir de Pamina est complexe. Elle est intéressée par Tamino, mais aussi par Monostatos. Chacun des garçons propose une relation différente. Monostastos est capable de montrer à tout le monde ce qu’il ressent, de décrire son désir, et de demander un baiser. En revanche, il faut attendre la fin du deuxième acte pour que Tamino ait enfin une conversation avec Pamina !
Les professeurs, plus âgés, transmettent et laissent passer des idées misogynes qui se répandent dans les couloirs. Dans la deuxième partie du spectacle, les garçons entament un jeu dans lequel personne ne parle aux filles, ce qui conduit à la tentative de suicide de Pamina. Lorsqu’elle ose enfin s’opposer aux pressions sociales et accepter ses sentiments pour Tamino, le monde de l’école laisse place au jardin du désir, où les épreuves du feu et de l’eau se traduisent en une rencontre entre la passion et la beauté.