Poznań Opera

Paria

Moniuszko
Ce spectacle n'est plus disponible en vidéo à la demande, mais vous pouvez encore profiter des contenus annexes à la production.
Chanté en
polonais

Après avoir mené une série de campagnes victorieuses contre des territoires rivaux, un guerrier gagne la main d'une prêtresse brahmane. Mais quand sa vraie caste est révélée, il risque de perdre plus que son épouse.

D'après une pièce de Casimir Delavigne, le dernier opéra de Stanisław Moniuszko est rarement joué. Poznań Opera le présente dans cette nouvelle production dirigée par Graham Vick pour célébrer le 200e anniversaire de la naissance du compositeur.

Distribution

Idamor
Dominik Sutowicz
Ratef
Pavlo Tolstoy
Akebar
Szymon Kobyliński
Neala
Monika Mych-Nowicka
Dżares
Mikołaj Zalasiński
Priestess
Aleksandra Pokora
...
Musique
Stanisław Moniuszko
Direction musicale
Gabriel Chmura
Mise en scène
Graham Vick
Décors
Samal Blak
Lumières
Giuseppe di Iorio
Costumes
Samal Blak
Texte
Jan Chęciński
Chef des Chœurs
Mariusz Otto
...

Vidéo

Trailer

BANDE ANNONCE | PARIA Moniuszko - Poznań Opera

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Teaser

TEASER | PARIA Moniuszko - Poznań Opera House

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Synopsis

TEASER | PARIA Moniuszko - Poznań Opera House

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Extrait

Paria ! On Paria !

Acte II. Neala (Monika Mych-Nowicka) vient d'apprendre qu'Idamore, son fiancé, est né dans la caste des parias. Elle sait que le mariage pourrait représenter un danger pour les deux, mais elle décide de rester avec son bien-aimé jusqu'à la mort. Dirigé par Gabriel Chmura et mis en scène par Graham Vick.

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Extrait

To on! Tak to on!

Acte II. Dżares (Mikołaj Zalasiński Zalasiński) insiste pour voir Idamore (Dominik Sutowicz), celui-ci reconnaît instantanément le vieil homme: c’est son père disparu. Dżares implore son fils de retourner dans son pays natal, mais l'amour d'Idamore pour Neala, sa fiancée, rend cela impossible. Dirigé par Gabriel Chmura et mis en scène par Graham Vick.

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En coulisses

Graham Vick (Metteur en scène)

« Tout ce que j'ai appris sur Moniuszko à travers cet opéra ne me donne pas l'impression qu'il est le compositeur national de Pologne », dit Graham Vick, qui dirige la nouvelle production de Paria de l'Opera de Poznań. « En effet, il semble être subversif, audacieux, courageux, avec une conscience sociale profonde, et probablement contre le nationalisme, je dirais. »

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L'histoire

Prologue

Idamore, un chef courageux qui vient tout juste de gagner une guerre, se confie à son ami Ratef : il est amoureux de la prêtresse Neala, fille du Grand Prêtre Akebar. La conversation secrète entre les amis est interrompue par un tumulte soudain : un paria est entré dans la zone du bois sacré. Il a enfreint la loi - aucune personne « intouchable » ne peut en aucun cas y entrer - et sa peine pour un tel acte est la mort. La foule en colère poursuit le paria tandis qu'Idamore se porte seul à sa défense.

Acte I

Neala aime aussi Idamore, mais ils savent tous les deux que leurs sentiments sont en contradiction avec les règles du système des castes. Le Grand Prêtre Akebar rassemble les prêtres dans le temple. Il les avertit que la caste des guerriers gagne de plus en plus de soutien parmi le peuple et veut priver les prêtres de leur pouvoir. Akebar connaît les sentiments de Neala, et propose alors la main de sa fille à Idamore, la libérant de ses vœux sacerdotaux. Cette ruse a pour but d'atténuer le conflit croissant entre les prêtres et les guerriers.

Acte II

Akebar appelle Idamore son « fils ». Ce mot rappelle des souvenirs douloureux à Idamore, qui a un secret : lui aussi est un paria. Depuis des années, il vit dans la clandestinité, craignant que quelqu'un ne le reconnaisse comme un « intouchable ». Il avait renoncé à son père et à ses origines, mais maintenant, rongé par le remords, il confesse son secret à Neala. Elle décide de rester avec son bien-aimé jusqu'à sa mort.

Ratef annonce qu'un vieil homme, Zares, est apparu dans la ville pour demander des nouvelles d'Idamore. Neala décide d'accueillir le pauvre pèlerin et de voir ce qu'il veut. Il insiste pour voir Idamore, qui reconnaît le vieil homme comme son père disparu depuis longtemps. Zares exhorte son fils à retourner dans son pays natal, mais l'amour d'Idamore pour Neala lui rend cela impossible.

Acte III

Akebar conduit Idamore à l'intérieur alors que la cérémonie de mariage commence. Zares sort de la foule, accusant Idamore d'hypocrisie. Les participants à la cérémonie ont de la peine pour le vieil homme rejeté qui, dans un élan de chagrin, avoue être un paria. Akebar ordonne qu'il soit tué, mais Idamore défend son père. Dans un accès de colère, il avoue aussi être un paria et est tué instantanément par Akebar. Quand Neala comprend ce qui s'est passé, elle annonce qu'elle est désormais la fille de Zares. Pour satisfaire la colère du peuple, Akebar bannit sa fille de sa patrie.

En profondeur

5 clés pour aborder Paria

1. Une pièce provocante

Casimir Delavigne était un poète et dramaturge français. Il obtint une faveur royale alors qu’il était encore jeune : on lui accorda une sinécure pour avoir écrit un dithyrambe célébrant la naissance de Napoléon II. Le succès arriva peu de temps après, lorsqu’inspiré par la bataille de Waterloo, il écrivit trois poèmes émouvants qui touchèrent le cœur des Français. Vingt-cinq mille exemplaires furent vendus et Delavigne fut nommé bibliothécaire honoraire au Palais Royal, sans devoir s'acquitter de ses fonctions. Plus tard, lorsqu'il utilisa sa plume pour les pièces de théâtre, il fut tout aussi chaleureusement accueilli. Il y eut d'abord la tragédie en cinq actes Les Vêpres siciliennes, puis la courte comédie Les Comédiens, et enfin, Le Paria, qui fut mis en scène en 1821. Avec sa critique librement exprimée de la hiérarchie sociale et de l'établissement - bien qu’en Inde - la pièce devint un succès populaire. Mais elle suscita aussi le mécontentement du roi, qui ôta à Delavigne sa profession de bibliothécaire.

2. Adaptations italiennes

La pièce attira l'attention de Michele Carafa, le fils d'un duc italien. Jeune homme, il avait étudié la composition sous la direction de Luigi Cherubini - compositeur de Médée - et plus tard, contre la volonté de son père, il abandonna sa carrière militaire et s'installa à Paris pour poursuivre une nouvelle carrière de compositeur lyrique. Gaetano Rossi adapta la pièce de Delavigne en livret et, en 1826, le tragique mélodrame Il paria de Carafa fut joué au Teatro La Fenice à Venise. Cela piqua l'intérêt de Gaetano Donizetti, qui demanda à Domenico Gilardoni d'écrire un nouveau livret à partir des textes de Delavigne et de Rossi. Le compositeur acheva son propre Il paria pendant l'hiver 1828, et il fut créé en 1829 au Teatro San Carlo de Naples. Avec six représentations, l'opéra rencontra un succès plutôt modeste ; le musicologue américain William Ashbrook le qualifia néanmoins de plus belle réalisation de Donizetti jusque-là.

3. Une fascination de longue date

Bien que le livret de Gilardoni ait été publié, la partition de Donizetti n'a été conservée que sous forme manuscrite. Il est donc peu probable que Stanisław Moniuszko ait connu la musique lorsqu'il commença à travailler sur sa propre adaptation lyrique du Paria en 1859. L'historien de l’opéra Piotr Urbański admet qu'il ne peut pas expliquer pleinement la fascination de longue date de Moniuszko pour la pièce de Delavigne, mais explique que cela commença lorsque le compositeur lut et essaya de traduire la tragédie à l'âge de dix-sept ans. « L'esprit des Lumières apparaît à travers la critique sévère de la religion et de ses institutions, mises au premier plan dans la pièce », explique Urbański. On peut se demander combien de fois, en lisant la pièce, le jeune compositeur a pensé à la lutte pour l'indépendance menée avec succès par les Grecs à l'époque et, plus tard, en composant l'opéra, aux soulèvements et révolutions dont il fut témoin tout au long de sa vie.

4. De nouveaux instruments pour un nouvel environnement

Au cours de sa vie, Moniuszko a été reconnu comme un compositeur polonais important, et aujourd'hui, comme Glinka en Russie, Erkel en Hongrie et Smetana en République tchèque, on l’associe au style national dans l'opéra. Ses opéras les plus populaires - Halka, Hrabina et La Maison hantée - se déroulent tous en Pologne, et l’origine de leurs mélodies et de leurs rythmes peut souvent être attribuée à des danses telles que la polonaise, la mazurka, le kujawiak et le krakowiak. L'écriture d'un opéra qui se déroule en Inde était donc un changement par rapport à la norme. Moniuszko a élargi l'orchestre pour inclure un tam-tam, un gong, un contrebasson et une clarinette basse. Harmoniquement et instrumentalement, Paria est l'une des œuvres les plus colorées du compositeur. L'ouverture qui, selon les mots du critique britannique Andrew Clements, « se termine en un flamboiement d'une grandeur presque straussienne » et qui est considérée par beaucoup comme la meilleure œuvre orchestrale de Moniuszko, mérite un éloge particulier. Avec son librettiste, Jan Chęciński, il a travaillé sur cet opéra pendant une dizaine d'années, jusqu'à ce qu'il soit finalement créé à l'Opéra national polonais en 1869. Mais après seulement six représentations, et malgré des critiques relativement positives dans la presse de Varsovie, il fut retiré du répertoire. Cela ennuya le compositeur au plus haut point qui, jusqu'à sa mort trois ans plus tard, ne comprenait pas pourquoi ses compatriotes ne s'intéressaient pas à son dernier opéra.

5. Résolution du mystère

Paria est de loin son œuvre la plus mystérieuse. Un mystère, puisqu’après son premier passage éphémère à Varsovie, il tomba dans l’oubli pendant plusieurs décennies. Il attire rarement l'attention des érudits et est largement méconnu, même dans le monde de l'opéra. Il a été produit moins d'une douzaine de fois dans son histoire, toujours en Pologne à l’exception d’une production ; et il n'y a eu qu'un seul enregistrement complet, qui a été dirigé par Warcisław Kunc au Castle Opera de Szczecin et sorti sur le label DUX en 2008. Dans le cadre du bicentenaire de la naissance du compositeur, Poznań Opera House est fier de présenter Paria au monde dans cette nouvelle production innovante. Dirigé par Graham Vick et présenté dans l'immense arène polyvalente de la ville, il place le public au cœur de l'action, suscitant son engagement actif dans le spectacle. « Mêlez-vous à la foule des acteurs, écoutez l'orchestre, jetez un coup d'œil au chef d'orchestre et sentez cette vibration du Do aigu », nous invite Poznań Opera House. « Faites partie de la révolution ! »