Une célèbre chanteuse ne vit que pour l'art et l'amour. Lorsqu'elle se retrouve prise au piège entre politique, corruption, mensonges et luxure, elle est forcée de faire un terrible choix.
Aujourd'hui encore, l’intemporel Tosca est l'un des opéras les plus populaires. Sur un rythme presque cinématographique, avec l’utilisation répétée de leitmotivs et une orchestration hardie, Puccini a renouvelé et transcendé le mélodrame italien et le vérisme. Sondra Radvanovsky, Joseph Calleja et Carlos Álvarez sont les têtes d’affiche de ce thriller lyrique révolutionnaire, sous la direction de Paco Azorín et la baguette de Nicola Luisotti.
Distribution
Floria Tosca | Sondra Radvanovsky |
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Mario Cavaradossi | Joseph Calleja |
Baron Scarpia | Carlos Álvarez |
Cesare Angelotti | Gerardo Bullón |
Le sacristain | Valeriano Lanchas |
Spoletta | Mikeldi Atxalandabaso |
Sciarrone | David Lagares |
A pastor | Inés Ballesteros |
Chœurs | Coro Intermezzo |
Orchestre | Orquesta Sinfónica de Madrid |
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Musique | Giacomo Puccini |
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Direction musicale | Nicola Luisotti |
Mise en scène | Paco Azorín |
Lumières | Pedro Yagüe |
Costumes | Isidre Prunés |
Texte | Giuseppe Giacosa and Luigi Illica after Victorien Sardou’s play ‘La Tosca’ |
Chef·fe des Chœurs | Andrés Máspero |
Costume of Floria Tosca | Ulises Mérida |
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Vidéo
L'histoire
Acte I
L’action se déroule à l'intérieur de l'église Sant'Andrea della Valle. Cesare Angelotti, ancien Consul de la République de Rome déchue, a réussi à s’échapper de la prison et a trouvé refuge dans l'église où sa sœur, la marquise Attavanti, lui a laissé des vêtements dans la chapelle de famille. Dans un autre endroit de l'église, le peintre Mario Cavaradossi travaille sur un portrait de Marie-Madeleine : il compare les traits angéliques de la peinture à ceux sombres et sensuels de son amante Tosca (« Recondita armonia »). Une fois seul, Angelotti se rapproche de Cavaradossi, car ils sont amis et ils se sont battus ensemble pour la République. Une voix impérieuse résonne dans l'église : c'est Floria Tosca, la grande chanteuse et l'amante de Cavaradossi. Tosca est jalouse et croit avoir entendu la voix d'une femme dans l'église. Elle suspecte également la peinture de Marie-Madeleine, dans laquelle elle croit voir une ressemblance avec la marquise. Cavaradossi parvient à l'apaiser et lui propose de se retrouver à leur place habituelle plus tard dans la soirée (« Non la sospiri, la nostra casetta »).
Pendant ce temps, la police a découvert l'évasion d'Angelotti. Cavaradossi propose à Angelotti une cachette dans son chalet et les deux partent tout de suite. Napoléon a été vaincu ; les gens se rassemblent dans l'église pour célébrer la nouvelle. Ils sont interrompus par le chef de police pontifical, Scarpia : il trouve un éventail appartenant à la marquise et apprend que Cavaradossi a disparu, ce qui l'amène à penser qu'il a une certaine responsabilité dans la fuite d’Angelotti.
Tosca revient dans l'église et découvre que Cavaradossi est parti. Furieuse, elle est une proie facile pour Scarpia, qui éveille sa jalousie en lui montrant l’éventail de la marquise. Elle se dirige vers le chalet de son amoureux, ignorant que Spoletta, le sbire de Scarpia, la suit. Scarpia a conçu un plan cruel, mais rusé : il veut faire exécuter Cavaradossi et faire de Tosca sa propre amante. Il s'écrie : « Tosca, tu me fais oublier Dieu même ! » tandis que le Te Deum, un hymne de louange chrétien, résonne dans l'église.
Acte II
Tout l’acte se déroule dans le bureau de Scarpia, au Palazzo Farnese. Scarpia dîne en écoutant Tosca chanter pour la Reine dans le palais, et savoure par avance le succès de son plan. Cavaradossi est présenté par Spoletta : il nie connaître Angelotti. Tosca se précipite, prévenue par Scarpia. Cavaradossi lui dit de ne pas parler, et est emmené dans une pièce voisine où il est torturé. Tosca, incapable de soutenir les cris de son amant, cède et révèle la cachette d'Angelotti.
Un messager entre, annonçant que Napoléon a remporté la bataille de Marengo : Cavaradossi est amené, ensanglanté, et chante un hymne à la liberté avant d’être emprisonné. Spoletta annonce la nouvelle qu’Angelotti s'est suicidé. Scarpia annonce que la rançon de la libération de Cavaradossi de l'emprisonnement politique sera Tosca elle-même. Tosca accepte à contrecoeur (« Vissi d'arte »). Scarpia donne l'ordre de simuler l'exécution de Cavaradossi et prépare un passeport diplomatique pour Tosca et Cavaradossi afin qu'ils puissent fuir Rome. Alors qu'il tente de l'embrasser, Scarpia est poignardé par Tosca. En regardant le corps de Scarpia, Tosca s'excuse dédaigneusement: « Avant lui, tout Rome a tremblé ! »
Acte III
Le troisième acte s'ouvre sur la terrasse du Castel Sant'Angelo, à l'aube. C'est le jour de l'exécution de Cavaradossi; ses dernières pensées sont pour Tosca (« E lucevan le stelle »). Elle arrive et l'informe que l'exécution sera simulée et qu’ils pourront s’échapper de Rome ensemble. L'équipe de tir s'aligne, et Tosca lui dit d'agir comme s'il avait été abattu. Après le tir, elle court vers Cavaradossi, seulement pour constater qu'il est vraiment mort, et que Scarpia l'a trahie. Le corps de Scarpia a été trouvé et Spoletta arrive pour arrêter Tosca. Au lieu de se rendre, elle décide de sauter dans le vide en criant « O Scarpia, on se retrouvera devant Dieu ! »
En profondeur
La Révolution comme personnage
Le metteur en scène Paco Azorín au sujet de sa Tosca
À cette occasion, j'ai voulu ajouter un nouveau personnage symbolique : la Révolution, représentée par une jeune femme nue, inspirée de « La Liberté guidant le peuple » d'Eugène Delacroix (1798-1863). Ce personnage est clairement associé à Angelotti et à la lutte politique contre la répression de Scarpia : une lutte que Cavaradossi incarnera plus tard par son soutien inconditionnel à Angelotti, et enfin à Tosca qui, en assassinant le tyran, devient une révolutionnaire malgré elle.
Ce personnage féminin fera une apparition symbolique dans chacun des trois actes, dont le but ultime sera la conquête de la liberté. Au début de l'opéra, c'est la Révolution qui apparaît menée par le peuple. Au deuxième acte, comme si c'était une pensée, nous voyons la Révolution pousser Tosca à assassiner Scarpia. Et déjà au troisième acte, nous associons la chanson du pastorello à un slogan révolutionnaire proclamant au monde la mort du tyran. Même si notre couple de protagonistes meurt à la fin de l'opéra, il aura contribué, à travers la Révolution, à repousser les limites de la liberté.
Pour reprendre les mots du philosophe Ralph Waldo Emerson (1803-1882) : « Chaque révolution ne fut d’abord qu’une pensée dans l'esprit d'un homme. »
La Liberté guidant le peuple, 1830.
Eugène Delacroix (1798-1863).
Huile sur toile, 260x325 cm.
Musée du Louvre, Paris.